Cancer du sein

Dossier paru dans Recherche & Santé n°156 – La revue de la Fondation pour la Recherche Médicale – automne 2018 /

 

 

Il existe des formes héréditaires de cancers du sein.
VRAI Lorsque dans une même famille, plusieurs personnes sont atteintes d’un cancer du sein, on peut suspecter une forme familiale. Environ 5 à 10 % des cancers du sein sont en effet liés à une anomalie génétique héréditaire. Dans la majorité des cas, il s’agit d’une mutation sur le gène BRCA1 ou BRCA2. Être porteuse de l’une de ces mutations ne signifie pas que l’on aura forcément un cancer du sein, mais le risque tout au long de la vie atteint 40 à 80 % : c’est ce qu’on appelle une prédisposition génétique. Pour ces femmes-là, une consultation d’oncogénétique permet de mettre en place une prise en charge spécifique (surveillance active voire traitement préventif).

Le cancer du sein ne touche que les femmes.
FAUX Moins de 1% des cancers du sein diagnostiqués chaque année concerne des hommes. Dans 15 % de ces cas-là, c’est lié à une prédisposition génétique (voir plus haut). Mais d’autres facteurs de risque interviennent comme le syndrome de Klinefelter (qui se traduit par un taux d’hormones mâles très bas et au contraire un taux d’hormones féminines très élevé) ; une exposition aux rayonnements et plus particulièrement au niveau du thorax ; une cirrhose du foie (qui a pour effet d’abaisser le taux d’hormones mâles et d’élever le taux d’hormones féminines). La grande majorité des cas masculins de cancer du sein sont des carcinomes canalaires infiltrant, exprimant les récepteurs aux hormones, comme chez les femmes, et sont traités avec le même arsenal thérapeutique.

Mettre du déodorant augmente les risques de cancers du sein.
FAUX Plusieurs études ont suggéré que les déodorants contenant des sels d’aluminium (anti-transpirants) augmenteraient le risque de cancer du sein. Des chercheurs suisses ont montré que ces sels ont des effets néfastes sur des cellules mammaires humaines cultivées in vitro, ou suffiraient à induire la formation d’une tumeur du sein chez des souris. De là à en tirer des conclusions quant aux risques pour les femmes, de très nombreux experts se refusent à l’affirmer. L’Agence Nationale de Sécurité des Médicaments (ANSM) estime ainsi qu’aucun élément pertinent ne permet de considérer que l’exposition par voie cutanée à l’aluminium présente un risque cancérogène. Elle recommande cependant de ne pas utiliser ce type de déodorant sur une peau irritée (après rasage notamment).

Les prothèses mammaires augmentent le risque de cancer du sein.
FAUX Les prothèses mammaires sont considérées comme des dispositifs médicaux à risque (rupture, inflammation locale…), et de fait très surveillées par l’ANSM. Les données actuelles sont formelles : elles n’augmentent pas le risque de cancer du sein. Par contre, il peut y avoir un sur-risque extrêmement faible de développer une forme rare de lymphome (cancer du système lymphatique). Une surveillance régulière est donc conseillée. Par ailleurs, le fait d’avoir des implants n’empêche pas un dépistage régulier par mammographie, il est cependant indispensable de prévenir le radiologue avant l’examen car cela peut compliquer la lecture de la radiographie. Dans certains cas, un IRM peut être nécessaire pour compléter la mammographie.

Avoir des enfants protège contre le cancer du sein.
VRAI D’après une méta-analyse publiée dans The Lancet en 2002, le risque relatif pour une femme d’être atteinte d’un cancer du sein baisserait de 7 % pour chaque nouvelle grossesse menée à terme, et de 4,3 % pour chaque année d’allaitement.

 

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