Dossier : Allergies, une question de sensibilité. FRM#130

Dossier sur les allergies paru dans Recherche & Santé n°130
La revue de la Fondation pour la Recherche Médicale – avril 2012

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EXTRAIT :

 Dans les pays occidentaux, la proportion d’allergiques ne cesse de croitre. Les enfants sont les plus concernés, et dans un cas sur deux il s’agit d’une allergie respiratoire. Les recherches sont nombreuses, elles nourrissent l’espoir de nouvelles thérapies, notamment dans le domaine de la désensibilisation qui vient tout juste de fêter ses 100 ans.

Le retour des beaux jours n’est pas toujours une bonne nouvelle quand il s’accompagne de rhinite ou crise d’asthme. L’allergie est une réaction inadaptée du système immunitaire contre une substance habituellement inoffensive qui ne devrait pas être rejetée par l’organisme. Elle s’effectue en plusieurs étapes : « lors d’un premier contact avec l’allergène, le système immunitaire réagit en produisant des anticorps de la famille des IgE spécifique de l’allergène. C’est la sensibilisation. Puis, lorsqu’on rencontre à nouveau l’allergène vont se manifester les symptômes : rhinite, conjonctivite et asthme dans les allergies respiratoires, urticaire, eczéma, troubles digestifs pour certaines allergies alimentaires », explique le Pr Jocelyne Just, pédiatre à l’hôpital Trousseau (Paris). Il existe aussi des allergies aigues, beaucoup plus rares, qui s’expriment de façon immédiate dès le premier contact par une urticaire, un œdème voire un choc anaphylactique*.

L’allergie chronique peut avoir des manifestations très différentes d’un patient à l’autre. Elle évolue aussi avec l’âge. On parle de marche atopique : en bas âge, la dermatite atopique et les allergies alimentaires sont plus fréquentes, après 5 ans les allergies respiratoires prennent le relais, essentiellement de l’asthme et plus tard des rhinites allergiques. Les recherches se concentrent sur ce phénomène évolutif, pour en comprendre les mécanismes. Il s’agit aussi de mieux discerner le rôle des mastocytes et des cellules dendritiques dans la réaction immunitaire, et des cellules épithéliales qui tapissent la muqueuse pulmonaire ou digestive.

Les allergies alimentaires
Elles concernent 4 % des adultes et deux fois plus d’enfants. Lait, œuf et cacahuète sont les principaux incriminés chez l’enfant. Seule solution, l’évitement total de l’allergène. Pour cela, les consommateurs s’appuient sur une réglementation européenne de 2005 qui obligent les industries alimentaires à mentionner la présence de 12 allergènes alimentaires dans leurs produits. Si aujourd’hui la désensibilisation n’est pas envisagée dans les allergies alimentaires, la réintroduction progressive de l’aliment mis en cause, sous le strict contrôle de l’allergologue, peut être parfois tentée. Il n’est pas rare en effet que certaines allergies alimentaires disparaissent avec l’âge.

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