Article paru dans le hors-série 60 Millions de Consommateurs “Médicaments sans ordonnance” novembre 2020 /
Un peu, beaucoup, passionnément
Les Français sont des grands consommateurs de médicaments, antidouleurs, psycholeptiques et antibiotiques en tête, avec en moyenne 36 boites remboursées par an et par assuré. Mais un sentiment de défiance n’en demeure pas moins.
En France, huit à neuf consultations sur dix se terminent par une prescription, avec en moyenne près de trois médicaments sur l’ordonnance d’un généraliste. Ces chiffres du Ministère de la Santé n’ont pas été mis à jour depuis 2005 mais on peut imaginer que malgré quelques scandales sanitaires depuis, ils ont peu évolué. Longtemps la France a été considérée comme une championne de la consommation de médicaments, et même si cela a quelque peu changé (voir encadré), nous entretenons toujours une relation particulière avec ce produit. Indispensable pour prévenir et guérir des maladies, il présente en même temps des risques qui ne peuvent être ignorés. C’est par ailleurs un produit à part, tant par sa conception, sa fabrication et la réglementation qui l’entoure, tout en étant sujet à des pratiques commerciales agressives comme n’importe quelle autre marchandise. Aujourd’hui environ 2 800 substances actives correspondant à plus de 15 000 spécialités différentes sont disponibles en France, en ville comme à l’hôpital. C’est plus particulièrement aux médicaments vendus dans les 21 237 pharmacies du pays que nous allons nous intéresser.
De quoi parle t’on ?
Dans la pharmacopée de ville, on distingue les médicaments à prescription médicale obligatoire, qui ne peuvent être obtenus qu’avec une ordonnance rédigée par un médecin, une sage-femme ou un chirurgien-dentiste. Ils sont susceptibles de présenter un risque pour la santé ou nécessitent une surveillance particulière. Il s’agit des médicaments sur liste I (cadre rouge sur la boîte) qui ne peuvent être délivrés que pour la durée de traitement mentionnée sur l’ordonnance et ceux de la liste II (cadre vert) qui peuvent être délivrés plusieurs fois à partir de la même ordonnance pendant 12 mois. Il existe par ailleurs une réglementation renforcée pour les médicaments classés comme stupéfiants.
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