Médicaments et conduite : soyons vigilants !

Essentiel Santé Magazine 19 décembre 2014 /

De nombreux médicaments peuvent présenter des risques lors de la conduite automobile ou l’utilisation de machines-outils. Les plus courants sont les somnifères et les anxiolytiques, mais il existe d’autres classes thérapeutiques moins connues et tout aussi dangereuses. Connaître ces risques, c’est pouvoir les anticiper.


Pourquoi certains médicaments sont-ils dangereux ?

Certaines molécules présentes dans les médicaments peuvent avoir des effets incompatibles avec la conduite automobile ou l’utilisation de machines-outils, car ils augmentent les risques d’accidents. Elles provoquent par exemple des troubles de la vigilance et de l’attention, perturbent les perceptions sensorielles (vue, équilibre…) ou encore modifient sensiblement le comportement (excès de confiance et prise de risque). Ces effets négatifs peuvent être amplifiés par des facteurs extérieurs comme la fatigue, la consommation d’alcool, l’âge, une maladie du foie ou des reins… Il est important de noter que ces effets sont différents d’une personne à l’autre, même à dose de traitement identique.
Parmi ces médicaments dangereux, certains sont utilisés pour leur action directe sur le système nerveux, comme par exemple les somnifères et les anxiolytiques, ce qui explique leur contre-indication lorsqu’on prend le volant ou les commandes d’une machine-outil, mais d’autres présentent des risques liés à leurs éventuels effets secondaires (par exemple, des médicaments contre le rhume peuvent diminuer l’état de vigilance), et dans ce cas, la contre-indication n’est pas toujours connue par le patient.

Comment savoir si un médicament est risqué ?

L’Agence Nationale de Sécurité des Médicaments (ANSM) a mis en place un système de pictogrammes, présents sur les boites de médicaments à risque, qui permet d’être informé du niveau de risque. Ce pictogramme est de forme triangulaire, avec une voiture dessinée à l‘intérieur. Il existe trois niveaux de risques, représentés par 3 couleurs (en l’absence de pictogramme sur une boite de médicament, cela signifie qu’il n’y a aucun risque) :
– niveau 1 (pictogramme jaune) : « Soyez prudent. Ne pas conduire sans avoir lu la notice. » La prise de ce médicament ne remet a priori pas en question la conduite d’un véhicule, mais il est nécessaire que le patient prenne connaissance des éventuels effets indésirables signalés dans la notice, afin de rester vigilant s’ils apparaissent. Le risque est faible et dépend de la sensibilité de chacun.
– niveau 2 (pictogramme orange) : « Soyez très prudent. Ne pas conduire sans l’avis d’un professionnel de santé. » En général, il s’agit de médicament sur ordonnance pour lesquels les effets incompatibles avec la conduite ne dépendent pas seulement de la sensibilité individuelle. Seul un médecin ou un pharmacien peut apprécier si l’état du patient et ses réactions suite à la prise de ce médicament, sont compatibles avec la conduite ou l’utilisation d’une machine-outil.
– niveau 3 (pictogramme rouge) : « Attention, danger : ne pas conduire. Pour la reprise de la conduite, demandez l’avis d’un médecin. » Avec ces médicaments, l’impossibilité de conduire est très importante, même si elle n’est que passagère. Les risques d’accidents sont majeurs. Mieux vaut demander à son médecin ou son pharmacien la durée minimale à respecter après une prise avant de pouvoir prendre le volant.

Quels sont les médicaments les plus à risque ?
Les médicaments qui peuvent provoquer des effets incompatibles avec la conduite automobile ou l’utilisation d’une machine-outil sont très nombreux et très divers. En voici une liste non exhaustive et les risques associés (attention à toujours se référer à la présence du pictogramme sur la boite d’un médicament pour évaluer le niveau de risque) :

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