Obésité : attention aux troubles endocriniens

Cheval Magazine n°407 rubrique Vétérinaire – octobre 2005

Alimentation et activité physique ne suffisent parfois pas à expliquer le surpoids chez un cheval. Des troubles endocriniens peuvent être en cause, et les répercussions sur l’organisme du cheval sont nombreuses.

On dit souvent que les animaux domestiques ressemblent à leurs maîtres. Dans ce cas, il va nous falloir faire attention aux problèmes de poids chez nos chevaux. Aux Etats-Unis, où l’obésité est devenue un enjeu de santé publique, les vétérinaires constatent une nette augmentation des cas de surpoids chez les équidés. Idem en Grande-Bretagne où des écuries n’hésitent pas à organiser des cures d’amincissement pour poneys ! En France, les vétérinaires sont plus réservés quant à l’émergence d’un tel problème. Il n’empêche, les shetlands qui ressemblent à de véritables « barriques » sur pattes se rencontrent de plus en plus souvent dans nos campagnes. Et comme chez l’homme, l’obésité chez le cheval peut avoir des conséquences néfastes sur l’organisme.

Côte apparente

« Il n’est pas toujours facile de faire comprendre à un propriétaire qu’un cheval en bonne santé est un cheval dont on devine les côtes. Beaucoup croient encore que plus un cheval est nourri et plus il est heureux », raconte Agnès Leblond de l’École Nationale Vétérinaire de Lyon. Depuis quelques années, les progrès réalisés en matière d’alimentation équine et de gestion des pâtures ont permis d’améliorer grandement la qualité des aliments utilisés dans les écuries. Parce que les cavaliers sont désormais conscients de l’importance d’une bonne dentition et d’un programme suivi de vermifugation, il est beaucoup plus facile pour les chevaux de prendre du poids… et de ne plus le perdre ! Une alimentation trop riche et un manque d’activité physique sont le plus souvent à l’origine du surpoids. À cause du mode de vie imposé à nos montures, il est parfois difficile de leur garantir une balance énergétique* équilibrée.

Troubles endocriniens

De plus en plus d’études scientifiques relient l’obésité à des troubles endocriniens*. Chez l’homme comme chez le cheval, il arrive que des dérèglements de la production d’hormones* soient à l’origine d’une prise de poids. Ainsi, chez les vieux chevaux, une anomalie dans la répartition des masses graisseuses peut parfois être observée : « des chevaux avec des salières gonflées et une nuque épaisse alors que par ailleurs une fonte musculaire est constatée », décrit Agnès Leblond. Chez ces animaux, les examens révèlent souvent un adénome de l’hypophyse, une tumeur classée comme bénigne parce qu’elle ne produit pas de métastases. Le volume occupé par la tumeur empêche alors l’hypophyse de fonctionner correctement : elle produit trop ou pas assez d’hormones. La conséquence la plus évidente est une augmentation de la glycémie (taux de sucre dans le sang). Le cheval ne parvenant plus à réguler ce taux de sucre, le métabolisme* des graisses est perturbé et une prise de poids est inévitable. Cette affection est nommée « syndrome de Cushing ». Outre l’anomalie dans la répartition des masses graisseuses, on observe une polyuro-polydipsie*, un hirsutisme*, des infections, des abcès de pied ou des fourbures à répétition…/…

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