Article paru dans « L’Enfant & la Vie » n°199 – 4e trim 2020 /
En période de pandémie et de confinement, les recommandations concernant le suivi des femmes enceintes et l’accouchement évoluent sans cesse. Qu’en retenir et comment s’y préparer ?
Entre le 17 mars et le 11 mai 2020, environ 108 000 enfants sont nés en France métropolitaine dans un contexte exceptionnel de confinement général et de menace sanitaire inédite. « Pour les femmes, c’est une situation très angoissante qui s’ajoute à la fragilité émotionnelle particulière liée à la grossesse », résume Julie Nouvion du CIANE (Collectif Interassociatif Autour de la Naissance). Alors qu’un deuxième confinement a cours, quelles leçons retenir du premier et quels conseils donner aux femmes enceintes ?
Angoisse et défiance
Le début du printemps a été marqué par une grande cacophonie : téléconsultation, port du masque, éviction du conjoint, sortie anticipée, « les instructions changeaient tous les jours, avec des différences entre les messages des autorités sanitaires régionales et nationales et parfois au sein même des établissements », témoigne Pierre Gibert, sage-femme hospitalier dans le Nord. Très vite des témoignages alarmants ont émergé : des femmes privées de leur conjoint pendant et après l’accouchement, d’autres séparées de leur enfant parce que suspectées de Covid-19, des accouchement déclenchés sans justification médicale, un accompagnement quasi inexistant durant le post-partum, des soignants dépourvus de matériel de protection individuel… Des situations dénoncées par une enquête du collectif Tout·es contre les Violences gynécologiques et obstétricales auprès de 2 700 jeunes mères. Certaines n’ont pas hésité à parler de violences obstétricales. « Les attaques contre les soignants ont été très violentes, raconte Pierre Gibert. Un climat de dénonciation qui a augmenté l’angoisse des patientes. »
…/…