Dossier : Cancer du pancréas, des progrès qui donnent espoir. FRM#122

Dossier sur le cancer du pancréas paru dans Recherche & Santé n°122
La revue de la Fondation pour la Recherche Médicale – avril 2010

122couv

EXTRAIT :

 Diagnostic
À la recherche de marqueurs biologiques
Identifier des marqueurs spécifiques du cancer du pancréas permettrait de le détecter grâce à une simple prise de sang, de suivre son évolution, ou encore d’évaluer l’effet de différents traitements. Actuellement, on utilise le dosage sanguin d’une molécule appelée CA9-19, « ce test est très sensible : c’est-à-dire que si son taux augmente, c’est forcément qu’il se passe quelque chose. Malheureusement, il est très peu spécifique, autrement dit cette augmentation n’est pas synonyme de cancer, elle peut aussi avoir lieu lors de maladies bénignes comme des calculs biliaires ou un dysfonctionnement de foie », explique le Pr Christophe Louvet, oncologue à l’hôpital Saint-Antoine (Paris). Des recherches sont en cours sur la détection de cellules cancéreuses ou même d’ADN dans le sang porteurs de mutations spécifiques du cancer du pancréas. Mais « rien de probant pour le moment. Le problème, c’est que nous manquons cruellement d’échantillons biologiques disponibles pour la recherche. Cela explique en partie la lenteur des progrès », regrette le médecin.
Traitements
De la chimiothérapie aux thérapies ciblées
Le traitement de référence du cancer du pancréas repose sur la chimiothérapie par gemcitabine. « Depuis 15 ans, de nombreuses études essayent d’améliorer les résultats obtenus avec la gemcitabine en la combinant avec d’autres médicaments, décrit Christophe Louvet, mais sans grand succès. » Récemment, des recherches ont démontré l’intérêt de l’erlotinib, qui bloque la multiplication et la dissémination des cellules cancéreuses. « Les instances européennes l’ont autorisé pour traiter les cancers pancréatiques métastatiques mais l’Assurance Maladie, elle, n’a pas jugé ses bénéfices suffisants pour le rembourser. Son utilisation est donc limitée dans notre pays », confie le Pr Louvet. D’autres recherches évaluent l’intérêt des molécules dites antiangiogéniques, qui empêchent la croissance de nouveaux vaisseaux sanguins et conduisent ainsi à l’étouffement de la tumeur, ou bien des inhibiteurs de mTor, une molécule impliquée dans la croissance tumorale. Les chercheurs travaillent aussi à développer de nouvelles formes de chimiothérapie, notamment des molécules encapsulées, qui délivreraient le traitement uniquement au niveau de la tumeur permettrant ainsi d’augmenter les doses sans accroître les effets toxiques. Des essais portent aussi sur de nouvelles combinaisons de chimiothérapie sans gemcitabine. Certains résultats préliminaires sont encourageants. À suivre.

Lire en pdf

Les commentaires sont fermés.