Dossier sur l’immunothérapie paru dans Recherche & Santé n°143
La revue de la Fondation pour la Recherche Médicale – juillet 2015
Il existe des vaccins contre le cancer.
VRAI Mais il s’agit de prévention ! Certains cancers se développent en effet à la faveur d’infections chroniques par des virus : ainsi le virus HPV est à l’origine de lésions du col de l’utérus qui peuvent dégénérer en lésions cancéreuses, les virus de l’hépatite C et B peuvent provoquer à la longue un cancer du foie. Il existe des vaccins contre ces différents virus qui permettent donc de se protéger contre l’infection et le développement éventuel d’une tumeur.
Quand le système immunitaire est déficient, le risque de développer un cancer augmente.
VRAI C’est le cas par exemple des personnes qui, ayant reçu une greffe d’organe, sont sous traitements immunosuppresseurs. Mais c’est aussi valable pour les patients séropositifs, qui souffrent d’un déficit en lymphocytes T. Ainsi, en 2009, une vaste étude conduite par l’Inserm a montré que ces derniers ont plus de risque d’être atteints d’un cancer, qu’il soit lié à une infection virale (cancer du col de l’utérus, sarcome de Kaposi…) ou pas (cancer du poumon, lymphomes).
L’objectif de l’immunothérapie est de stimuler le système immunitaire.
VRAI et FAUX Dans la lutte anticancer oui, car bien souvent le système immunitaire a perdu de son efficacité ou n’est pas capable de reconnaître les cellules cancéreuses comme des « ennemis ». Mais pour d’autres maladies, l’objectif de l’immunothérapie est au contraire de réduire la réponse immunitaire car elle est inappropriée et/ou excessive, par exemple dans les maladies inflammatoires chroniques ou dans les maladies auto-immunes.
Il existe un vaccin thérapeutique contre la maladie d’Alzheimer.
FAUX Plusieurs projets de recherche ont évalué l’intérêt d’anticorps monoclonaux ciblant les plaques d’amyloïdes bêta qui s’accumulent dans le cerveau des malades, ou même d’un vaccin thérapeutique induisant une réponse immunitaire contre ces plaques, mais les résultats ont été plutôt décevants pour l’instant. Et même, il y a eu des effets secondaires importants. Pour l’instant donc, l’immunothérapie contre la maladie d’Alzheimer est au point mort.