Enquête parue dans « Reflets » mai 2025 /

De nombreuses théories ont été avancées quant à la fonction de l’orgasme féminin : il maximiserait les chances de fécondation, favoriserait les liens dans un couple, serait un sous-produit évolutif… Et si finalement il ne servait qu’à se faire du bien ?
« Un continent noir », voilà comment Freud caractérisait la sexualité féminine. À quoi l’autrice Hélène Cixous, figure du féminisme moderne, répondra que ce « “continent noir” n’est ni noir ni inexplorable. Il n’est encore inexploré que parce qu’on nous a fait croire qu’il était trop noir pour être explorable. » Au cœur de ce terra incognita, une cité interdite nourrit bien des fantasmes : l’orgasme féminin ! Outre son fonctionnement qui interroge encore, une vingtaine de théories ont été avancées quant à son origine et surtout son utilité. Mais quasiment toutes sont issues de travaux conduits par des hommes et sont le produit de « mauvaises sciences », dénonce l’historienne des sciences Elisabeth Lloyd. Passons en revue celles qui ont fait couler le plus d’encre.
Le plaisir féminin, comment ça marche ?
Le septième ciel, la petite mort, l’acmé, le feu d’artifice… À quoi ressemble l’orgasme féminin ? Avant d’y avoir goûté, on se pose beaucoup de questions. Après, on n’a plus aucun doute ! Pour ces messieurs qui ne sauront jamais, voilà ce qu’en dit la Revue Médicale Suisse : « Le pic de l’orgasme féminin est caractérisé par 3-15 contractions involontaires du troisième externe du vagin, et de fortes contractions de l’utérus et des sphincters interne et externe de l’anus. Ces contractions se produisent à des intervalles de 0,85 seconde. Au pic de l’orgasme, qui dure normalement entre 3 et 25 secondes, d’autres manifestations périphériques peuvent aussi apparaître, telles que l’augmentation de la tension artérielle, de la fréquence cardiaque qui peut atteindre 160 b/min ou encore la dilatation des pupilles. »
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