Article paru dans « Cheval Magazine » n°573 août 2019 /
Le virus West Nile est transmis aux chevaux, aux hommes et aux oiseaux par l’intermédiaire de piqures de moustiques. Si l’infection peut passer inaperçue chez un cheval, elle peut aussi lui être fatale. C’est pourquoi cette maladie est très surveillée et même réglementée en France.
Deux cas seulement l’année dernière en France, un en Corse et l’autre dans le Gard, un seul en 2017, aucun en 2016… Alors qu’en 2015, on avait recensé plus de 45 chevaux contaminés et 6 décès, après neuf ans sans aucun signe de la maladie ! Le moins que l’on puisse dire, c’est que d’une année à l’autre, l’incidence des infections par le virus West Nile est très fluctuante. Et si on le sait aussi précisément, c’est que depuis 2000 ce virus est surveillé de près par les scientifiques du Réseau d’Épidémio-Surveillance en Pathologie Équine (RESPE).
Cette année-là, le virus West Nile avait fait sa (ré)apparition dans le Sud-est de la France presque 40 ans après la dernière épizootie*. En 1962, quelques cas avaient en effet été décrits chez l’homme et le cheval. Puis plus rien jusqu’en 2000, où 76 cas sont subitement observés chez des chevaux en Camargue, conduisant au décès de 21 d’entre eux. Si le phénomène est pris immédiatement au sérieux par les scientifiques c’est qu’un an auparavant, en 1999, le virus faisait son apparition pour la toute première fois en Amérique du Nord, s’étendant très rapidement sur tout le continent. En moins de neuf mois, les autoritaires sanitaires américaines comptabilisaient plus de 450 décès chez l’homme et 15 000 chevaux infectés ! Les autorités sanitaires françaises ont donc tout de suite pris les choses au sérieux. Pour autant, rien d’alarmant pour les ministères de la santé et de l’agriculture : les cas détectés en Europe correspondent à une circulation naturelle du virus qui n’a rien de nouveau…
Le cheval, cul-de-sac du virus
Le virus West Nile est aussi appelé virus du Nil Occidental car il a été identifié pour la première fois en Ouganda en 1937. Il contamine essentiellement les oiseaux. Les volatiles infectés ne sont cependant pas malades, ils sont les hôtes naturels du virus c’est pourquoi on dit qu’ils sont des réservoirs. Ils ne peuvent d’ailleurs pas se transmettre directement le virus entre eux : cela passe forcément par un moustique femelle du genre Culex qui pique un oiseau infesté dans un premier temps, puis transmet le virus à un second oiseau toujours par l’intermédiaire d’une piqure. On dit alors que le moustique est le vecteur (lui non plus n’est pas malade quand il est infesté). Les oiseaux migrateurs permettent au virus de se diffuser largement sur toute la planète, et les moustiques le disséminent pendant l’été, préférentiellement chez les oiseaux d’eau douce et de zones humides.
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