Les exploits du facteur cheval

Article paru dans « Cheval Magazine » n°578 janvier 2020 /

Des messagers perses du roi Cyrus au VIe siècle av. J.-C. jusqu’aux cavaliers du Pony Express au XIXe siècle, tous les systèmes de postes à cheval ont fonctionné sur une organisation relativement comparable. Une organisation qui a su tirer parti d’une utilisation optimale des chevaux et des cavaliers, comme l’ont montré de récentes recherches scientifiques. 

Le cheval peut se déplacer très rapidement, mais seulement sur une relative courte distance. De fait, pendant près de 2500 ans, l’humanité a utilisé des systèmes de messageries de type postes à relais, où les cavaliers changeaient de montures régulièrement. Ces postes équines ont d’abord servi à transporter des messages officiels émanant de rois ou de chefs militaires. Car en temps de guerre, la vitesse de transmission des informations est cruciale pour la réussite des opérations ! C’est le cas de la plus vieille poste à relais connue de nos jours, celle du roi Cyrus qui régnait sur la Perse en 540 av. J.-C. C’est aussi ce qui a permis aux Mongols d’assurer la grandeur de leur empire au XIIIe siècle. Puis, au XIVe siècle en Italie et au XVe siècle en France, ces postes à cheval sont devenues accessibles à tous les citoyens qui pouvaient alors faire prendre en charge leur correspondance privée ou leurs échanges commerciaux. Jusqu’au Pony Express qui a joué un rôle important dans la conquête de l’Ouest aux États-Unis. Et le plus étonnant c’est, que de façon empirique, tous ces systèmes de postes à relais fonctionnant grâce à l’énergie équine, ont su tirer parti des qualités athlétiques des chevaux comme des hommes pour optimiser leurs performances.  

De la Chine aux États-Unis

C’est sous la dynastie des Tang, du VIIe au Xe siècle après J.-C. que la poste à relais a connu son apogée en Chine. Le réseau couvrait plus de 32 000 km, avec environ 1600 relais où les cavaliers trouvaient entre huit et 60 chevaux méticuleusement entretenus. Les messages normaux parcouraient entre 80 et 120 km par jour quand le courrier urgent pouvait parcourir jusqu’à 320 km par 24 heures ! 

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