Les sculptures équestres à Paris

Article paru dans « Cheval Magazine » n°577 décembre 2019 /

Dans la Ville Lumière, on retrouve le cheval dans plus d’une centaine de monuments, statues ou fontaines. S’il est représenté dans des contextes très variés, il reste très souvent associé aux symboles du pouvoir et de l’armée. 

La statue équestre est un passage incontournable pour tout grand sculpteur ! Qu’elle représente un roi, un être mythologique ou tout simplement l’animal, elle est toujours un exercice de virtuosité. Elle est difficile à réaliser en pierre, et son exécution même en bronze tient d’une certaine prouesse technique : comment en effet faire tenir un corps massif, portant éventuellement un cavalier, sur des piliers – les jambes – si fins ?

Les grands maîtres s’appellent Leonard de Vinci, Verrocchio ou Donatello, ils sont italiens et ont vécu durant la Renaissance, au 14ème et 15ème siècle. Les références incontournables références pour tout sculpteur sont le Marc-Aurèle du Capitole à Rome ou le Gattamelata à Padoue. 

On distingue deux grands types de sculptures : celles où le cheval est « libre », réel ou bien figure allégorique, avec en général un souci de l’anatomie et du mouvement poussé à l’extrême par l’artiste. Les périodes antique et plus tard baroque sont très riches de ces chevaux-là. On y voit des chevaux cabrés, en train de se battre avec d’autres animaux, des quadriges victorieux, des hommes tentant de maîtriser des étalons fougueux… L’autre type est le « cheval-trône » : il sert dans ce cas à magnifier un roi, un empereur, un chef militaire, à lui donner plus de hauteur voire d’autorité. C’est cette seconde catégorie qui est plus représentée à Paris, notamment dans l’axe historique des grands palais (Hôtel de ville, Louvre, Tuileries). Nous vous proposons une balade à pied dans la Capitale pour en découvrir quelques-unes à travers les styles et les époques. L

1/ Jeanne d’Arc, Place des pyramides (1er arrondissement)

C’est probablement l’une des statues équestres les plus connues de la Capitale. D’abord parce qu’elle est située non loin du Louvre, haut lieu touristique s’il en est, et qu’elle marque durablement la rétine des passants grâce à son revêtement doré (les autres représentations parisiennes de Jeanne d’Arc sont bien plus ternes). Mais aussi, et plus fâcheusement, parce que c’est là que se rassemblent chaque 1er mai les partisans de l’Extrême Droite… Cette Jeanne à cheval est l’œuvre du fameux sculpteur animalier Emmanuel Frémiet. Mise en place en 1874, non loin de l’endroit supposé où la Pucelle d’Orléans fut blessée lors de sa tentative d’entrée dans Paris, elle fût l’objet de nombreuses critiques : le contraste entre le lourd percheron et la jeune fille frêle dans son armure choque le grand public. Frémiet révise alors son œuvre, délaissant l’exactitude anatomique et historique au profit des conventions de la sculpture équestre, et produit une seconde version, mis en place en 1900. 

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