L’inné et l’acquis chez le cheval

Article paru dans « Cheval Magazine » n°574 septembre 2019 /

C’est grâce à l’hérédité que l’Homme a pu faire un minutieux travail de sélection et d’élevage équin depuis des siècles. Aujourd’hui, de plus en plus d’études scientifiques s’intéressent à cette hérédité chez le cheval, révélant les bases génétiques de nombreuses caractéristiques physiques et comportementales. 

Des centaines de races différentes à travers le monde, du shetland jusqu’au percheron, des lignées de pur-sang anglais traçables jusqu’aux étalons fondateurs d’il y a plus de deux siècles, des tests permettant de définir la robe d’un futur poulain à naître… Sans la génétique, que serait l’élevage des chevaux ? Sans les caractères innés, qui se transmettent de génération en génération selon des règles désormais bien connues de la biologie de la reproduction, comment aurions-nous pu sélectionner certaines particularités chez nos montures, les faire perdurer dans le temps et en éliminer d’autres ? Ce travail empirique, nos ancêtres ont su l’effectuer avant même de savoir ce qu’était un gène et comment il se transmet. De fait, les lois de l’hérédité ont aussi conduit à quelques exagérations quant aux chevaux ! Quel cavalier n’a jamais entendu ces déclarations tranchantes : « cette jument ne sautera jamais haut, sa mère avait un mauvais coup de saut », « il a le même caractère de carne que son père ! » ou encore, « c’est un alezan, c’est normal qu’il morde ! » Les apports de la science moderne devraient permettre de tempérer un peu ces déclarations.

Sous le contrôle des gènes

On appelle inné un caractère biologique déterminé dès la naissance de l’animal, même s’il n’est pas tout de suite visible : chez le cheval, la couleur de la robe par exemple dépend exclusivement des gènes, mais il faut parfois attendre l’âge adulte avant qu’elle soit définitive. En général, ce caractère inné est contrôlé par un ou plusieurs gènes, qui peuvent interagir entre eux de différentes façons. Il existe aujourd’hui de nombreux tests génétiques permettant de déterminer si un cheval est porteur de tel ou tel gène contrôlant la couleur de sa robe et donc de faire des croisements raisonnés afin d’obtenir par exemple, exclusivement des poulains crèmes ou noirs. 

Certaines caractéristiques du cheval résultent donc directement de son patrimoine génétique et de ce qui lui a été transmis par ses parents. Cela concerne avant tout son physique : sa robe donc mais aussi la conformation de son squelette et de ses muscles. C’est grâce à cela que différentes races ont pu être créées par l’Homme au fur et à mesure des siècles. Certaines maladies peuvent aussi avoir une origine génétique, c’est le cas par exemple de l’hémophilie. On parle aussi de prédispositions, c’est le cas pour la dermite estivale chronique ou plus simplement la sensibilité au stress. Dans ce cas, il existe une base génétique qui s’exprime différemment selon les conditions environnementales dans lesquelles vit le cheval. 

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