Dossier paru dans « Recherche & Santé » n°178 de la Fondation pour la Recherche Médicale avril 2024 /
Les maladies cardiovasculaires sont la première cause de mortalité chez les femmes. Pourtant les femmes sont souvent moins bien dépistées et moins bien prises en charge que les hommes en matière de risques cardiovasculaires, car le sexe biologique et le genre social font le lit de profondes inégalités. Une tendance que de nombreux experts souhaitent inverser en informant les femmes des menaces particulières qui pèsent sur elles, et en développant des programmes de prévention et de recherche qui leurs sont tout particulièrement dédiés.
Chaque jour en France, 204 femmes meurent d’une maladie cardiovasculaire contre 35 d’un cancer du sein. Pourtant, si nous avons toutes et tous entendu parler d’Octobre rose, le mois de la prévention du cancer du sein, et du programme de dépistage organisé de ce même cancer, qui sait qu’il existe aussi une Journée mondiale du cœur, le 29 septembre ? Et comment ne pas s’inquiéter que près d’une femme sur deux entre 18 et 25 ans estime, à tort, que les maladies cardiovasculaires frappent avant tout les hommes (sondage Ifop-FFC 2023) ? « Nous sommes face à une crise sanitaire, alerte pourtant régulièrement la Pr Claire Mounier-Vehier, cardiologue et médecin vasculaire au CHU de Lille qui a dédié sa carrière à la santé cardio-vasculaire des femmes. C’est d’autant plus inquiétant que cela concerne des femmes de plus en plus jeunes, et que la tendance n’est pas à la baisse. » En effet, une étude publiée en 2016 montrait que le taux d’hospitalisation pour infarctus du myocarde chez des femmes de 45 à 54 ans augmente d’environ 5 % par an, une autre datant de 2018 signalait une diminution importante de la prise en charge de l’hypertension chez les femmes, alors qu’elles sont toujours aussi nombreuses à en souffrir ! Or l’hypertension est le principal facteur de risque d’accident vasculaire cérébral. Comment expliquer une telle situation et surtout, comment y remédier ? Autant de questions auxquelles chercheuses et chercheurs tentent de répondre.
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