Reportage paru dans « Cheval magazine » n°635 décembre 2024 /
Pour prendre soin des 460 chevaux de la cavalerie de la Grade Républicaine, une équipe de vétérinaires se relaient en permanence. Ils assurent prophylaxie, examens et soins, et même des actes de chirurgie si besoin.
C’est une véritable ruche qui s’agite en plein de cœur de Paris en ce matin de juin. Peu de gens le savent, mais c’est ici que résident notamment l’état-major de la Garde républicaine, le 1er escadron du régiment de cavalerie ainsi que la fanfare à cheval. Soit environ 140 chevaux à deux pas à peine de la place de la Bastille, sur les 460 que compte en tout la Garde républicaine. Et pour veiller 365 jours par an, 24h sur 24 sur tous ces équidés, un service vétérinaire unique en son genre, dirigé par le colonel Yan Santinelli. « Le cheval, c’est une sorte de grosse caisse qui boite, tousse ou a mal au ventre », s’amuse le vétérinaire en chef alors que la journée ne fait que commencer… Il ne pouvait pas mieux résumer la journée passée avec son équipe !
Une clinique équine au cœur de Paris
Situé à l’arrière de la caserne, dont les bâtiments datent de la fin du XIXe siècle, le service vétérinaire de la Garde dispose d’un équipement complet. Il faut dépasser la cour d’honneur et le superbe manège Battesti pour découvrir une salle d’analyses au charme désuet jouxtant une salle d’examen aux équipements modernes, dont deux plateaux d’imagerie permettant de réaliser des radios, des échographies et des endoscopies pulmonaires, un bloc chirurgical complet, et des boxes de convalescence. « Nous réalisons aussi des examens d’ophtalmologie, et tous les soins courant de dentisterie », précise le colonel. La clinique jouxte par ailleurs la forge de la cavalerie, l’une des toutes dernières où les maréchaux-ferrants pratiquent encore à l’occasion la forge à trois marteaux et la ferrure à la française. Très pratique lorsqu’on sait que bon nombre de problèmes de boiterie sont pris en charge notamment grâce à une ferrure adaptée. « Ici nous avons la chance d’être au plus près des chevaux et donc de pouvoir les suivre sur plusieurs jours lorsqu’ils ont un pépin de santé, et réadapter ainsi au mieux les soins lorsque c’est nécessaire, explique le vétérinaire en chef. Une simple blessure peut nécessiter plusieurs actes, et on peut les effectuer sans avoir à déplacer le cheval. L’année dernière par exemple nous avons réalisé près de 11 000 actes vétérinaires, dont plus de la moitié sont des applications de prescriptions par nos auxiliaires vétérinaires. Cela comprend aussi 43 interventions chirurgicales, dont 23 sous anesthésie générale, et 488 jours d’hospitalisations pour une cinquantaine de chevaux. Plus environ 450 actes de dentisterie »
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