Article paru dans 60 millions de consommateurs n°575 en décembre 2021 /
La grande majorité des vaccins sont administrés pendant la petite enfance. Certains nécessitent un rappel à l’âge adulte, d’autres pas. Tout dépend de la durée de protection des vaccins et des objectifs de santé publique.
Que savons-nous de la durée de protection des vaccins ? Peu de choses alors qu’il s’agit d’outils essentiels de santé publique ! C’est que « pendant des années, nous avons fabriqué des vaccins sans une connaissance vraiment approfondie de l’immunologie », déclarait en 2019 dans la revue Science Stanley Plotkin, l’un des plus grands spécialistes des vaccins au monde.
De récentes études ont ainsi montré que les vaccins contre les oreillons ou la coqueluche protègent moins longtemps qu’on ne l’imaginait. Quant aux vaccins anti-Covid, deux études publiées en septembre dernier concluaient que six mois après injection, ils présentent encore une protection de plus de 90 % contre les formes graves de la maladie. Cependant le taux d’anticorps décline progressivement chez les vaccinés, le risque d’infection et de transmission augmente donc. Par précaution, plusieurs pays dont la France ont lancé cet automne des campagnes de rappel anti-Covid pour les personnes les plus à risques (plus de 65 ans, personnes présentant des comorbidités, immunodéprimés, personnels soignants).
Sous l’influence de nombreux facteurs
La durée de protection d’un vaccin dépend de sa nature : ceux contenant des virus vivants atténués (par exemple le vaccin ROR contre la rougeole, les oreillons et la rubéole) sont plus efficaces que ceux à base de fragments ou d’agents pathogènes inactivés (vaccins contre l’hépatite B ou la coqueluche), de même que ceux qui contiennent des adjuvants (substances qui stimulent le système immunitaire). Cela varie aussi pour chaque personne. Les seniors répondent moins bien à la vaccination à cause du vieillissement naturel du système immunitaire. Enfin cela dépend de la réponse induite par le vaccin : s’il n’engendre qu’une production d’anticorps, la durée de protection risque d’être limitée car leur quantité dans le sang diminue avec le temps. Alors que les vaccins qui provoquent une véritable mémoire immunitaire (ou immunité cellulaire) protègent plus longtemps. Notamment parce que cette mémoire se réactive si le sujet croise une personne infectée. Dans ce cas, il s’effectue en quelque sorte un rappel naturel.
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