Cheval Magazine n°500 reportage – juillet 2013
Chaque année, la cavalerie de la Garde Républicaine fait sensation sur les Champs Élysées en escortant le Président de la République et en défilant pour le 14 juillet. Pour en arriver là, elle s’entraîne toute l’année…
Un jeudi soir de juillet à Paris, 3h du matin. Quelques 240 chevaux s’apprêtent à traverser la Capitale sous le regard ébahi des rares touristes encore dans les rues et des fêtards stupéfaits, qui se demandent s’ils n’ont pas trop bu. Cette nuit est spéciale pour le régiment de cavalerie de la Garde Républicaine : c’est la répétition générale du défilé du 14 juillet.
Au quartier des Célestins, hommes et chevaux, se préparent depuis minuit. Les cavaliers ont revêtu leur tenue dite « de course », mais le jour J, ce sera la grande tenue, culotte et gants blancs, tunique bleu marine à pans rouges et plumet sur le casque. Le commandant de régiment et son second passent les troupes en revue avant de prendre le départ. La fanfare et les trois escadrons se présentent à tour de rôle.
Escorté par des motards de la Garde républicaine, la cavalerie l’est aussi par un aréopage de cyclistes. Famille, amis, curieux et journalistes vont accompagner les chevaux durant une heure et demi, le temps de rejoindre les Champs Élysées d’un pas tranquille. Chaque fois que le cortège croise des piétons, le même émerveillement dans leur regard.
Place de l’étoile, 4h30. L’heure de mettre pied à terre. Cafés chauds, brioches, croissants, les hommes se restaurent et le chevaux patientent. Les familles en profitent pour prendre des photos. Puis le trompette-major fait sonner la mise en selle, un air de trompette résonne de façon surprenante dans cette rue habituellement tranquille à cette heure-là. Les rangs se reforment, la fanfare sort ses instruments, dont deux timbales de 25 kilos qui sont installées sur les demi trait gris. Pour les cyclistes accompagnant la cavalerie, l’aventure s’arrête là. Seuls quelques rares journalistes sont autorisés à poursuivre sur les Champs Élysées avec la cavalerie.
Sabre au clair, la grande escorte descend au trot les 1 910 mètres qui séparent l’Arc de triomphe de la place de la Concorde. Le jour J, c’est ainsi que s’ouvrira le défilé. Le bruit des sabots sur les pavés, la musique de la fanfare, c’est très impressionnant. L’émotion est palpable, même pour ceux qui n’en sont pas à leur première fois. Devant nous, la plus belle avenue du monde est totalement vide et le soleil se lève. Un moment exceptionnel !…/…