Article paru dans « Cheval Magazine » n°564 – novembre 2018 /
Pour traiter une infection d’origine bactérienne, les antibiotiques sont une arme de premier choix. Mais gare à les utiliser de façon juste et raisonnée, sinon les dégâts collatéraux peuvent être importants.
« Les antibiotiques, c’est pas automatique ! » Ce slogan de l’Assurance Maladie date d’il y a quelques années déjà. Pour autant il reste plus que jamais une règle d’or, et ce même en médecine vétérinaire. Largement utilisés depuis la Seconde Guerre Mondiale, les antibiotiques ont permis une véritable révolution en médecine humaine en faisant reculer la mortalité liée à des maladies infectieuses graves, comme la tuberculose ou la peste, dans le monde entier. En médecine vétérinaire aussi, ils ont permis de formidables progrès. Mais victimes de leur succès, ils ont aussi été utilisés de façon massive et pas toujours à bon escient et ont ainsi perdu peu à peu de leur efficacité. Le risque, si l’on continue, c’est qu’ils ne soient plus d’aucune utilité pour soigner animaux et êtres humains. Et pour l’instant la recherche scientifique n’a encore rien trouvé d’aussi efficace…
Uniquement contre les bactéries
Les antibiotiques sont des substances naturelles ou synthétiques qui s’attaquent aux bactéries, et à elles seules. Ils sont impuissants contre les virus, eux aussi responsables d’infections, et contre les champignons et levures qui sont à l’origine de mycoses. Ces médicaments ne doivent donc être utilisés que pour traiter une infection, locale ou généralisée, provoquée par une bactérie.
On classe les antibiotiques en deux types : certains sont dits « bactéricides », c’est-à-dire qu’ils tuent les bactéries ; d’autres sont seulement « bactériostatiques » car ils agissent en limitant la prolifération des microbes et il est alors nécessaire que le système immunitaire du malade (animal ou humain), intervienne à son tour pour les éradiquer. Par ailleurs on distingue les antibiotiques à spectre large, c’est-à-dire ceux qui agissent sur une très grande diversité de bactéries, de ceux à spectre étroit, qui sont beaucoup plus sélectifs et ne ciblent qu’un type précis de bactéries.
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