Hors série Cheval Magazine Jeux Olympiques – août 2004
Tester la moitié des chevaux en compétition à Athènes, tel est l’objectif que s’est fixé la FEI.
Les athlètes de l’Antiquité utilisaient déjà diverses méthodes pour améliorer leurs performances, mais c’est dans le milieu hippique qu’est née la notion de dopage. Le terme “ doping ”, apparu au cours du 19ème siècle, désignait un mélange d’opium et de narcotiques utilisé alors dans les courses. Depuis, les produits dopants ont beaucoup évolué, les techniques de détection aussi. À l’occasion des J.O d’Athènes, c’est la fédération équestre internationale (FEI) qui s’est chargé de la lutte antidopage chez les chevaux.
Détecter les substances interdites
Tous les produits pouvant modifier le métabolisme du cheval, ainsi que d’éventuels produits masquant, sont interdits par la FEI. Il existe cependant quelques substances autorisées (antibiotiques, vaccins) et d’autres qui ne doivent pas dépasser un certain seuil : il s’agit par exemple d’hormones produites naturellement par le cheval ou de substances d’origine végétale pouvant être ingéré dans la nourriture. « Avant les J.O de Sydney, on ne prélevait un échantillon de sang du cheval que si l’on ne parvenait pas à récupérer de l’urine. Mais depuis 2000, on prélève systématiquement deux flacons d’urine et deux tubes de sang », raconte Frits Sluyter, chef du département vétérinaire de la FEI. Si après une heure, le cheval n’a toujours pas uriné, alors on prélève plus de sang.
Tous les chevaux médaillés sont testés, plus quelques autres choisis au hasard. Le cavalier est informé de cette décision dès sa sortie du terrain. Le cheval est alors suivi par un vétérinaire jusqu’à ce qu’il se rende au centre de contrôle antidopage. Une fois les échantillons prélevés, ils sont stockés dans la glace et envoyés au laboratoire de Châtenay-Malabry, agréé par la FEI. « La moitié des échantillons est conservée dans une chambre froide, en vue d’une éventuelle contre-expertise si le résultat est positif. Sur l’autre moitié, nous effectuons toute une batterie de tests physiques et chimiques pour détecter d’éventuels indices de dopage. Nous préférons travailler sur l’urine car on y détecte beaucoup plus de choses. Selon les indices trouvés, on affine les tests pour identifier le produit en cause. Pour certaines substances comme l’EPO ou l’hormone de croissance, il existe des tests précis », explique Yves Bonnaire, le directeur du laboratoire. Lors des tests, le seul élément que connaît le biologiste, c’est le sexe du cheval. Pour un test positif, il faut parfois plusieurs semaines avant d’identifier clairement la substance utilisée…/…