Cancers urologiques : enjeux et recherches

Mai 2020 – Journal de l’Institut Curie n°122 /

Prostate, rein, vessie et testicule : ces cancers ont pour point commun de toucher exclusivement ou majoritairement les hommes. Si certains se soignent aujourd’hui très bien, d’autres font l’objet de nombreuses recherches afin d’améliorer la prise en charge des malades. Et cela évolue très vite !

En 2018, près de 82 000 nouveaux cas de cancers urologiques ont été diagnostiqués en France. À eux seuls, ces cancers représentent plus de 36 % des tumeurs masculines, mais seulement 4,2 % des tumeurs féminines. Il existe ainsi une profonde inégalité des sexes face aux cancers urologiques : cancers de la prostate et du testicule ne concernent évidemment que les hommes, mais ils sont aussi quatre fois plus nombreux que les femmes à souffrir d’un cancer de la vessie, et deux fois plus nombreux pour ce qui est du cancer du rein. Par ailleurs au moment du diagnostic, un homme présente en général un cancer du rein à un stade plus avancé qu’une femme. De sorte qu’aujourd’hui, le sexe est un facteur pronostique d’incidence, de récidive et de progression très important pour les cancers de la vessie et du rein. 

Première cause de cancer en France

Avec plus de 50 000 nouveaux cas par an, le cancer de la prostate est le plus fréquent chez l’homme mais aussi dans l’ensemble de la population française. Les tumeurs malignes se développent au sein d’une glande de l’appareil génital, de la taille d’un œuf, située sous la vessie : la prostate joue un rôle dans la production et le stockage du liquide séminal, ainsi que dans l’éjaculation du sperme. Le cancer de la prostate est très rare avant 50 ans, et son incidence augmente avec l’âge. En réalité, il n’existe pas un mais des cancers de la prostate : certaines tumeurs sont très agressives, d’autres vont se développer extrêmement lentement et ne présenter finalement aucun risque. « Aujourd’hui nous disposons d’outils de diagnostic très performants. Le revers de la médaille, c’est que l’on détecte des tumeurs qui n’ont pas de raison d’être traitées car elles ne sont pas dangereuses, résume le Pr François Desgrandchamps, chef du service d’urologie de l’hôpital St Louis (AP-HP, Paris). Or nous ne sommes pas capables actuellement de dire à l’avance qu’elles sont les tumeurs qui vont être dangereuses et les autres. L’enjeu est donc d’en faire ni trop, ni trop peu. » Ce que le chirurgien résume par « tous les cancers de la prostate doivent être diagnostiqués, mais tous ne doivent pas être traités. » Beaucoup de recherche se concentrent donc sur la mise au point d’outils de diagnostic non invasifs, au contraire de la biopsie qui est aujourd’hui la norme, permettant de caractériser le risque d’évolution d’une tumeur. Il s’agit par exemple de tests urinaires ou de techniques d’imagerie médicale permettant d’avoir des informations moléculaires sur les cellules cancéreuses.  

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