Chirurgie : opération en direct

Hors série Cheval Magazine Santé – janvier 2011

Même lors d’une intervention de convenance, comme une castration, la chirurgie équine n’est jamais un acte bénin. Anesthésie et asepsie sont des éléments cruciaux pour permettre au cheval de récupérer le mieux possible.

C’est un fier étalon alezan qui se présente devant les Dr Gilles Battail et Xavier Gluntz à la Clinique vétérinaire du Lys, en banlieue parisienne. Soleil* est un selle français de 3 ans que sa propriétaire a décidé de faire castrer. « Pour les castrations tardives, nous intervenons toujours sous anesthésie générale, explique le Dr Battail. C’est plus facile et cela réduit les risques. » L’intervention est prévue pour le lendemain matin. Auparavant, un examen clinique et un bilan sanguin sont effectués pour contrôler que le cheval est en bonne santé. On vérifie aussi que les deux testicules sont bien à leur place ! Soleil va porter un panier pour l’empêcher de s’alimenter dans les 12 heures qui précèdent l’opération. « Comme l’anesthésie ralentit le transit alimentaire, nous préférons que le cheval soit à jeun », précise le Dr Gluntz.

Une préparation méticuleuse

Lundi, 9h30 : Constance, l’interne de la clinique, va chercher celui qui est encore un étalon et le conduit dans une boite de contention appelée travail. Elle lui administre une petite dose de tranquillisant afin de le préparer sans trop de stress. Elle repère sa veine jugulaire, le long de l’encolure, lave méticuleusement pendant au moins 5 minutes puis rase une petite surface avant de la relaver. Cette zone doit être parfaitement aseptisée car c’est là qu’elle va installer le cathéter. Par cette aiguille vont passer divers produits lors de l’opération. C’est un point d’entrée dans l’organisme, il ne doit y avoir aucun microbe. Puis Constance noue la queue de Soleil, lui cure les pieds et lave sa bouche à l’eau claire pendant que les deux chirurgiens préparent la salle d’intervention.

10h15 : Soleil est conduit dans un box entièrement capitonné. Là, le Dr Battail, qui va assurer l’anesthésie et la surveillance des constantes vitales du cheval pendant l’intervention, lui administre un sédatif puis une dose plus importante de tranquillisants via le cathéter ainsi qu’un relaxant musculaire. Ils se mettent à trois pour maintenir fermement le cheval contre le mur capitonné afin qu’il ne s’effondre pas trop violemment au moment où l’anesthésie va faire son effet. En moins de cinq minutes, c’est fait. Les choses s’accélèrent alors, il faut perdre le moins de temps possible : Constance emballe les sabots, passe des sangles qu’elle fixe au puissant treuil. Pendant ce temps le Dr Battail intube Soleil : cela va permettre de faire passer une anesthésie sous forme gazeuse, beaucoup plus facile à gérer que par voie sanguine, et aussi aider le cheval à respirer. Soleil est ensuite treuillé jusque sur la table d’opération dans la salle à côté…/…

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