Dossier : Cancer colorectal, vers des traitements ciblés. FRM#135

Dossier sur le cancer colorectal paru dans Recherche & Santé n°135
La revue de la Fondation pour la Recherche Médicale – juillet 2013

135couv

EXTRAIT :

 Manger de la viande rouge et de la charcuterie est un facteur de risque.
VRAI Réduire la consommation de viande rouge, d‘abats et de charcuterie chez les personnes qui en sont grands consommateurs, et augmenter la consommation de poissons chez ceux qui en mangent peu, pourrait permettre de réduire le risque de cancer colorectal. C’est ce qu’a montré il y a quelques années l’étude EPIC (European Prospective Investigation into Cancer and Nutrition) qui a été menée pendant 5 ans sur près de 500 000 européens. Par ailleurs, manger régulièrement des fruits et légumes, notamment grâce aux fibres qu’ils contiennent, permettrait à l’inverse de réduire le risque de cancer colorectal.

Quand on a un cancer colorectal, il y a forcément des symptômes.
FAUX Avant le développement d’une tumeur, il y a en général un polype bénin. Le plus souvent il ne fait pas parler de lui. Il peut saigner mais c’est en général indétectable à l’œil nu, d’où l’importance du dépistage qui recherche des traces de sang occultes dans les selles. Durant ces premiers stades de développement, il en est de même pour le cancer colorectal. Il est le plus souvent parfaitement silencieux. Ce n’est qu’au stade avancé où les premiers symptômes apparaissent : constipation ou diarrhées chroniques, douleurs intestinales, saignements plus importants. Il est donc crucial de se faire dépister à partir de 50 ans, même en l’absence de symptômes.

Le cancer colorectal est un de ceux que l’on soigne le mieux.
VRAI À condition que le cancer soit diagnostiqué tôt. Ainsi, globalement sur l’ensemble de tous les cancers colorectaux, le taux de survie à 5 ans est d’environ 57 %. Cependant, si on ne considère que les cancers à un stade précoce, c’est-à-dire localisé à la face interne du colon, sans métastases ni envahissement ganglionnaire, le taux de survie à 5 ans peut grimper à 90 %. Le dépistage et la réalisation de coloscopie qui permet de détecter les polypes et de les enlever avant qu’ils ne se transforment en cancer, sont donc des armes décisives contre le cancer colorectal. Selon une étude américaine publiée l’année dernière dans le « New England Journal of Medicine », dépistage et coloscopie permettent de réduire de 53 % la mortalité associée au cancer colorectal.

Faire un test génétique permet de savoir si on est à risque.
VRAI Mais uniquement pour les formes héréditaires du cancer colorectal, or cela représente environ 5 % des cas. La première situation correspond aux familles où au moins trois parents ont été diagnostiqués avec un cancer colorectal, ou bien dans le cas d’un parent du premier degré ayant été diagnostiqué avant l’âge de 50 ans. Dans ce cas, des tests permettent de rechercher la présence de mutation sur les gènes MMR (impliqués dans le syndrome de Lynch ou HNPCC). La deuxième situation correspond aux familles dans lesquelles au moins un cas de polypose colique (au moins 30 voire 100 polypes) a été découvert ; une mutation est alors recherchée sur le gène APC (moins fréquemment sur le gène MYH). Ces tests sont réalisés à l’occasion d’une consultation d’oncogénétique, et une surveillance particulière est ensuite mise en place en cas de test positif. Pour les 95 % restants, aucun test génétique ne permet de prédire à l’avance le risque de cancer colorectal.

Les femmes sont plus touchées que les hommes.
FAUX Environ 53 % des cancers colorectaux diagnostiqués le sont chez des hommes. La proportion est à peu près la même pour ce qui est des décès. Par ailleurs, les hommes sont en moyenne plus jeunes au moment de ce diagnostic (70 ans contre 73 ans chez les femmes) et au moment du décès lorsque c’est le cas (75 ans contre 80 ans chez la femme).

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