Dossier sur le cancer du sein paru dans Recherche & Santé n°131
La revue de la Fondation pour la Recherche Médicale – juillet 2012
EXTRAIT :
Si le cancer du sein est de plus en plus fréquent dans les pays occidentaux, il est aussi de mieux en mieux pris en charge. Dépistage organisé, traitements innovants et personnalisés, meilleurs connaissances des tumeurs, prévention… La recherche se bat sur tous les fronts pour proposer des solutions concrètes aux femmes.
Chaque année, plus de 50 000 nouveaux cancers du sein sont diagnostiqués en France. De fait, c’est le cancer le plus fréquent chez la femme. Ainsi une femme sur huit sera concernée au cours de sa vie par un adénocarcinome du sein, le nom savant pour parler d’une tumeur maligne qui se développe au dépend d’un tissu glandulaire (les autres glandes sont la prostate, l’ovaire, le rein…) « L’incidence du cancer du sein a doublé en 20 ans, précise le Dr Catherine Uzan, chirurgien gynécologue à l’Institut Gustave Roussy (Villejuif). Cela s’explique en partie par les progrès en matière de dépistage précoce, et notamment le déploiement depuis 1994 du programme de dépistage généralisé. Mais il y a aussi une influence importante de phénomènes tels que le vieillissement de la population, le problème de surpoids, l’exposition à des facteurs de risques environnementaux… »
Les facteurs de risques sont nombreux, « certains sont susceptibles de faire l’objet d’une prévention, le plus souvent au niveau individuel. Il est important de comprendre que 85 % des cancers du sein ne sont pas d’ordre héréditaire. L’environnement, les comportements… tous ces facteurs n’ont pas le même poids, ils doivent être envisagés de façon globale lorsqu’on veut estimer le risque qu’a une femme d’être atteinte ou non », développe le Dr Uzan. Prenant l’exemple du traitement hormonal substitutif, dont on sait depuis une dizaine d’années maintenant qu’il est associé à un risque plus important de cancer du sein, le chirurgien insiste sur le fait qu’ « il n’est pas question de jeter l’opprobre sur ce traitement, mais d’être prudent en l’utilisant de façon mesurée, à savoir uniquement pour les femmes ménopausées présentant des troubles fonctionnels liés à leur ménopause, et ce à la dose minimale efficace et de réévaluer régulièrement ce traitement. »
Une mutation génétique héréditaire est identifiée dans 5% des cancers du sein. En général, ils se déclarent à un âge plus jeune que les cancers sporadiques, avant 50 ans. Les gènes du groupe BRCA sont les principaux coupables lors de ces prédispositions héréditaires simples. Il existe aujourd’hui des tests permettant de savoir si une femme est ou non porteuse d’une mutation sur ces gènes ; ils sont effectués lors d’une consultation d’oncogénétique quand il existe plusieurs cas de cancers du sein et/ou de l’ovaire parmi une même famille. Il existe d’autres cancers du sein héréditaires qui mettent en cause divers gènes à l’influence plus relative.