Dossier sur les gliomes paru dans Recherche & Santé n°116
La revue de la Fondation pour la Recherche Médicale – octobre 2008
EXTRAIT :
Relativement rares mais au pronostic plutôt sombre, les tumeurs malignes du système nerveux central regroupent une très grande diversité de maladies. Car le cerveau est un organe complexe et il peut être atteint par des tumeurs d’origines différentes.
Si l’on retient volontiers le nom de ses victimes les plus célèbres, tel Yves Saint Laurent disparu en juin dernier, il ne faut pas pour autant oublier les quelques 3000 morts chaque année à cause des tumeurs du cerveau. Les gliomes sont en effet la deuxième cause de mortalité en France par cancer chez les 20-40 ans. Mais derrière ce nom de tumeurs cérébrales se cachent des maladies très diverses, au pronostic variable et pour lesquelles nous disposons de tout un arsenal thérapeutique qui s’enrichit d’année en année grâce à la recherche.
Il faut d’abord distinguer les tumeurs secondaires, qui sont des métastases d’un cancer dont le foyer initial se situe dans un autre organe, des tumeurs primitives, c’est-à-dire celles qui prennent naissance dans le système nerveux central lui-même. Parmi ces dernières, plus de la moitié sont bénignes. C’est le cas par exemple des adénomes qui se développent sur certaines glandes comme l’hypophyse, ou du méningiome qui prend naissance dans les enveloppes qui entourent le cerveau. Le fait qu’elles soient bénignes ne signifie pas pour autant qu’elles soient sans conséquences, car selon la zone du cerveau qu’elles compriment, ces tumeurs peuvent avoir des répercussions cliniques importantes.
Il y a enfin les tumeurs du tissu cérébral lui-même, appelées gliomes. « Sur les 5000 nouveaux cas de tumeurs malignes primitives du système nerveux chaque année en France, il y aurait environ 3000 cas de gliomes », précise le Pr Olivier Chinot, neuro-oncologue au CHU de la Timone, à Marseille. Les gliomes prennent naissance à partir des cellules gliales : les astrocytes qui constituent le tissu de soutien des neurones ou les oligodendrocytes qui forment la gaine de myéline. Ces cellules gliales, dix fois plus nombreuses que les neurones, jouent un rôle très important dans le cerveau : ce sont elles qui isolent les neurones les uns des autres, assurent leur protection, les nourrissent et éliminent les déchets. On distingue ainsi les astrocytomes des oligodendrogliomes, forme plus rare et de meilleur pronostic.