Dossier : les cancers gynécologiques FRM#144

Dossier sur l’immunothérapie paru dans Recherche & Santé n°144
La revue de la Fondation pour la Recherche Médicale – octobre 2015

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EXTRAIT :
Après un cancer gynécologique, on ne peut plus avoir d’enfant.
FAUX Tout dépend du traitement, certains sont radicaux : tout l’appareil génital a été ôté (utérus, ovaires, trompes de Fallope…), mais d’autres sont conservateurs. Selon l’âge de la patiente et le type de tumeur, on peut conserver une partie plus ou moins importante des organes reproducteurs. Toute femme de moins de 40 ans amenée à subir de tels traitements se voit alors proposer une consultation avec un spécialiste de l’onco-fertilité. Plusieurs options peuvent être envisagées, permettant de mettre en œuvre plus tard une procréation médicalement assistée (par exemple : cryoconservation des ovocytes, du tissu ovocytaire voire d’embryons).

Le cancer du col de l’utérus est fréquent.
FAUX En terme de fréquence, ce n’est que le 11ème cancer chez la femme, loin derrière le cancer de l’endomètre (au 4ème rang) et de l’ovaire (8ème rang). Mais il est très médiatisé car au contraire des deux autres, il bénéficie d’une méthode de prévention relativement efficace (vaccination contre les HPV incriminés dans 70 % des cas de cancer du col de l’utérus) et d’une technique de dépistage facile à mettre en œuvre (frottis cervical qui peut être réalisé par un médecin généraliste, un gynécologue ou une sage-femme. Recommandé tous les 3 ans aux femmes de 25 à 65 ans). C’est donc un cancer « évitable ».

Je suis vaccinée contre le HPV, je dois quand même faire des frottis régulièrement.
VRAI Les vaccins commercialisés actuellement en France protègent contre les virus HPV de types 16 et 18, potentiellement cancérigènes, et contre les types 6 et 11, non cancérigènes mais à l’origine du développement de lésions bénignes dites « condylomes » (ou verrues génitales). Les types 16 et 18 sont incriminés dans 70 % des cancers de col de l’utérus. La vaccination n’élimine donc pas totalement le risque de tumeur. C’est pourquoi même les femmes vaccinées doivent régulièrement se faire pratiquer des frottis. C’est le seul examen permettant de détecter précocement des lésions précancéreuses.

Les cancers de l’ovaire, c’est héréditaire.
FAUX et VRAI Dans la grande majorité des cas, les cancers de l’ovaire surviennent de façon sporadique, sans qu’aucun facteur lié à l’hérédité ne puisse être mis en cause. Mais 10 à 20 % de ces cancers environ sont liés à une prédisposition génétique. Le plus souvent il s’agit d’une mutation sur le gène BRCA1 ou BRCA2, qui est aussi liée au cancer du sein. Plus rarement, il peut s’agir d’un syndrome de Lynch, qui prédispose aussi au cancer colorectal et au cancer de l’endomètre notamment. Dans ces cas-là, les cancers de l’ovaire ont tendance à survenir plus jeune et assez souvent plusieurs cas ont déjà été identifiés dans la famille. Mais ceci n’est pas une règle obligatoire. C’est pourquoi l’Haute Autorité de Santé recommande qu’une recherche de mutations héréditaire soit réalisée chez toute femme atteinte de cancer de l’ovaire de moins de 70 ans et ceci grâce à une consultation d’oncogénétique.

Prendre la pilule protège contre certains cancers gynécologiques.
VRAI Plusieurs études ont démontré que prendre une pilule contraceptive diminue le risque de survenue de cancer de l’ovaire et de cancer de l’endomètre, et ce d’autant plus qu’elle a été prise longtemps. En effet, ce sont des cancers qui sont influencés notamment par les hormones féminines, or la pilule stoppe l’ovulation et diminue donc les variations hormonales qu’elle implique (de fait, la grossesse est aussi un facteur de protection contre ces cancers !) L’effet protecteur semble persister jusqu’à quinze ans après l’arrêt de la pilule, proportionnellement à la durée de la prise.
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