Dossier sur les maladies auto-immunes

Dossier paru dans Recherche & Santé n°158 – La revue de la Fondation pour la Recherche Médicale – printemps 2019 /

Extraits

Les maladies auto-immunes sont héréditaires.
VRAI & FAUX Il n’existe pas de maladie auto-immune qui soit exclusivement héréditaire, c’est-à-dire liée uniquement à la transmission d’une mutation génétique. Mais, selon les maladies, l’hérédité peut jouer un rôle plus ou moins important, aux côtés des facteurs environnementaux. On parle alors de prédisposition génétique. En effet, le fonctionnement du système immunitaire est régulé par de nombreux gènes, et lorsque l’un ou plusieurs de ceux-ci sont affectés par des mutations, cela peut influer sur le risque de développer une maladie auto-immune. 

Les femmes sont plus touchées que les hommes.
VRAI De façon générale, plus de sept malades sur dix sont des femmes, mais cette proportion varie beaucoup selon le type de maladies : deux femmes touchées pour un homme dans la sclérose en plaques, et neuf femmes touchées pour un homme dans le lupus. Il y a plusieurs pistes d’explications à cela. Il y aurait notamment une influence des hormones sexuelles sur le fonctionnement du système immunitaire, avec l’hormone mâle, la testostérone, comme facteur de protection face aux maladies auto-immunes, alors que les estrogènes, des hormones féminines, stimuleraient au contraire le système immunitaire et donc ses dysfonctionnements lorsqu’il y en a. 

Le tabac est impliqué dans la survenue des maladies auto-immunes.
VRAI Les liens entre exposition au tabac et risques accrus de maladies auto-immunes sont connus de longue date. Ainsi les femmes qui fument ont deux fois plus de risque d’avoir un lupus que les non fumeuses. Pour la polyarthrite rhumatoïde, et toujours chez les femmes, le risque est supérieur de 37 %. Comment expliquer cela ? Le tabac augmente la production de molécules favorisant l’inflammation et par ailleurs il affaiblit le système immunitaire. D’ailleurs, chez les fumeurs, les maladies auto-immunes sont plus difficiles à traiter et les rechutes plus fréquentes. 

Les maladies auto-immunes sont toujours spécifiques d’un organe.
FAUX On distingue deux grandes familles de maladies auto-immunes, celles dites d’organe, où seul un organe est touché (par exemple le pancréas dans le diabète de type I ou les articulations dans la polyarthrite rhumatoïde), des maladies dites « systémiques », qui peuvent attaquer l’organisme en différents points et provoquer ainsi une très grande variété de symptômes. C’est le cas par exemple du lupus systémique, qui s’attaque qui touche la peau, les nerfs, les articulations, les reins, les globules rouges… et de la sclérodermie qui affecte la peau, le système digestif, le système cardiovasculaire… 

Le stress est impliqué dans la survenue des maladies auto-immunes.
VRAI L’origine des maladies auto-immunes est multifactorielle : prédispositions génétiques, facteurs environnementaux, habitudes de vie… Au milieu de tout cela, le stress peut jouer un rôle déclencheur non négligeable. En juin dernier, des chercheurs américains ont établi un lien entre des problèmes psychiatriques liés au stress et le développement d’une maladie auto-immune : les personnes souffrant de stress post-traumatique auraient ainsi 46 % de risque supplémentaire d’être atteintes. En cause, des perturbations répétées du système immunitaire qui provoqueraient notamment une inflammation chronique. D’autres études avaient déjà montré que chez les malades souffrant d’une pathologie auto-immune, le stress peut déclencher des rechutes ou des poussées de la maladie. 

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