Grooming social

Cheval Magazine n°439 rubrique Comportement – juin 2008

 À sein d’un groupe de chevaux, il existe une hiérarchie mais aussi des préférences entre individus. Un moyen simple de se rendre compte est d’observer les comportements de toilettage mutuel.

Mettez plusieurs chevaux au pré ensemble. Très rapidement, vous pourrez observer deux d’entre eux dans une étrange position, tête-bêche, en train de se gratter l’un l’autre au niveau du garrot, ou alors près de la croupe, de la base de la queue ou tout simplement le long du dos. Ces séances de toilettage mutuel sont aussi appelées grooming, en anglais. Dans un premier temps, c’est une évidence, on se dit qu’elles permettent aux chevaux de se gratter à des endroits du corps qui sont hors de portée de leur bouche. Mais ce n’est pas seulement ça. Car sinon, il leur suffirait d’aller tout simplement se gratter contre un arbre, comme on le voit aussi parfois. Alors à quoi peuvent bien servir ces séances de gratouilles mutuelles si fréquentes chez les équidés ?

Une peau très sensible

Le cheval a un sens du toucher très développé. Il suffit pour s’en rendre compte d’observer sa réaction aux insectes : à peine une mouche se pose-t’elle quelquepart sur son corps et tout de suite il réagit par un frémissement de peau pour la faire s’envoler. Avec toute l’étendu de peau dont il dispose, avoir un sens du toucher développé est très important pour le cheval. Il joue notamment un rôle essentiel chez le poulain, tout de suite après sa naissance. Cette première toilette effectuée par la mère a un rôle social important. Et c’est aussi le cas de la plupart des comportements de toilettage mutuel que l’on peut observer entre chevaux. En effet, il s’agit avant tout d’un acte social, qui se pratique entre chevaux qui s’apprécient ou qui entretiennent des relations harmonieuses. Le grooming est donc une méthode de choix pour établir un lien hiérarchique, mais il a aussi une fonction apaisante essentielle. Car, quoi de plus agréable que de se faire gratouiller là où ça vous chatouille ? De fait, par son effet agréable et apaisant, le grooming permet aussi de réduire les tensions qui peuvent exister au sein d’un groupe.

« Ça vous chatouille ou ça vous gratouille ? » Comme tout comportement social, le grooming obéit à certaines règles. On constate d’abord que même s’il a lieu toute l’année, il est en réalité plus fréquent au printemps, durant la période de la mue. Le cheval qui veut initier une toilette commune s’approche face à son congénère et établit dans un premier temps le contact aux niveaux des naseaux, sorte de salut olfactif. Puis il fait encore deux ou trois pas pour placer son bout du nez à la hauteur du garrot de l’autre et commence le plus souvent par mordiller au niveau de la base de la crinière. Ces stimulations tactiles entraînent en général quasi systématiquement une réponse chez le partenaire qui se met lui aussi à toiletter son congénère…/…

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