IVG et sages-femmes libérales

Article paru dans « Profession sage-femme » n°263 – mars 2020 /

Trois ans après le décret les autorisant cette pratique, où en sont les sages-femmes ? Recueil de témoignages sur leur organisation et les difficultés qu’elles rencontrent. 

Depuis 40 ans, les lois encadrant l’interruption volontaire de grossesse (IVG) évoluent régulièrement. Preuve que le législateur s’adapte aux transformations sociétales et médicales. En effet, si le nombre d’IVG varie assez peu depuis 1990, entre 215 000 et 230 000 par an en France, les pratiques elles, changent beaucoup. En quinze ans, on est passé de 30 % à près de 70 % d’IVG médicamenteuses. Il aura pourtant fallu attendre 2016 pour que les sages-femmes libérales aient le droit de pratiquer des IVG médicamenteuses. 

Une convention à géométrie variable

Pour avoir ce droit, elles doivent au préalable conclure une convention type avec un établissement de santé. Pour certaines, c’est une simple formalité : « l’hôpital local a accepté de me conventionner sur la base de ma formation initiale et mes deux ans de pratique hospitalière. J’ai rencontré une fois le chef de service de la maternité », raconte Jessica Barronier, à Arles (Bouches-du-Rhône). Pour d’autres, il a fallu passer au préalable par une formation locale : « Le Réseau PerinatMed organise des formations pour les sages-femmes, les gynécologues et les généralistes avec trois jours de stage. C’est obligatoire pour être conventionné par l’Assistance Publique – Hôpitaux de Marseille », explique Nathalie Caraplis, de Marseille (Bouches-du-Rhône).

Mais même avec cette formation, ce n’est pas toujours évident. « J’ai été formée par l’association PLEIRAA, très investie sur l’orthogénie en Rhône Alpes Auvergne. Cette formation n’est pas obligatoire, par contre les Hospices Civiles de Lyon m’ont obligée à réaliser plusieurs vacations chez eux avant de me conventionner. Cela a pris beaucoup de temps », témoigne Aurélie Chikh, à Feyzin (Rhône). Une fois cette convention passée, les sages-femmes assurent leur visibilité auprès des patientes essentiellement sur des sites de prise de rendez-vous en ligne. Certaines se font aussi connaître auprès des centres de planning familial et/ou de leurs collègues libéraux du secteur. Mais rares sont celles qui s’inscrivent sur le site national www.ivglesadresses.org (financé exclusivement par des fonds publics). 

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