Cheval Star n°220 rubrique Savoirs – février 2010
Faire semblant, voilà bien un drôle de comportement ! Le cheval en est capable, pour de bonnes et de mauvaises raisons. À toi d’apprendre à faire la différence.
Dans les écuries, on entend souvent des cavaliers se plaindre que leur cheval « fait semblant d’avoir peur ». Ils les punissent même pour ça… Au lieu de sévir, ils feraient mieux de chercher à comprendre pourquoi leur cheval simule. Preuve en l’anecdote racontée par Didier Lavergne*, ancien cavalier de compétition devenu moniteur : « Lorsqu’un cheval a peur, si son cavalier se fixe sur l’objet de sa peur et arrête de travailler, alors son cheval réalise que quand il a peur, il arrête de travailler. Il peut se dire : je n’ai pas envie de travailler, je vais faire semblant d’avoir peur. C’est le cavalier qui lui a appris à mentir, parce qu’il lui a dit : quand tu as peur, on arrête de travailler. Quand le cheval réagit comme ça, c’est le reflet d’un mauvais fonctionnement du cavalier. »
Pour le cheval, faire semblant est aussi une façon d’apprendre. Il n’y a qu’à regarder de jeunes étalons au pré qui jouent ensemble et font semblant de combattre. Ils découvrent ainsi leur futur rôle de mâles reproducteurs. Jouer à faire semblant, chez l’homme comme chez le cheval, est un mécanisme d’apprentissage très important.
Mais un animal qui fait semblant peut aussi être un animal qui souffre. Il ne faut alors pas confondre simulation et somatisation. Un cheval qui ne veut pas travailler, boite sans raison apparente par exemple ou se montre très agité dans son box, est sans aucun doute un cheval qui ne va pas bien dans sa tête.
Si le cheval fait semblant, ce n’est pas simplement pour embêter son cavalier, même si parfois, ça l’arrange ! Pour faire face à un cheval qui simule, il faut d’abord chercher à en comprendre a raison…/…
