Article paru dans Recherche & Santé n°162 – La revue de la Fondation pour la Recherche Médicale – printemps 2020 /
En 2019, au moins 4 personnes ont contracté la peste pulmonaire en Chine, défrayant la chronique dans certains médias. Cette même maladie fût surnommée « mort noire » après avoir décimé l’Europe au Moyen-Âge, faisant des dizaines de millions de morts. Ces cas chinois doivent-ils pour autant nous amener à des mesures sanitaires drastiques ?
En réalité, la peste n’a jamais disparu, et l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) la considère comme une maladie ré-émergente. Entre 1990 et 2015, plus de 50 000 cas humains ont été déclarés en Afrique, Asie et Amériques, avec des foyers actifs à Madagascar et en République Démocratique du Congo principalement. Même aux États-Unis, des cas sont régulièrement signalés. L’Europe est quant à elle épargnée, aucun cas n’ayant été signalé récemment. Les derniers cas Français remontent à 1945, en Corse.
Le diagnostic de la peste repose sur la détection du bacille Yersinia pestis dans des échantillons biologiques. Son traitement par des antibiotiques est parfaitement efficace s’il est adapté (certains souches sont résistantes), et administré précocement. Il n’y a donc a priori pas lieu de s’inquiéter de la réapparition de cette maladie dans certaines régions du monde, à conditions que des mesures de traitement et de prévention de la contagion soient mises en place par les pays concernés. Et que les voyageurs respectent les recommandations sanitaires dans les zones endémiques (éviter le contact avec des rongeurs, se protéger des piqures de puces, consulter un médecin en cas de contact avec un malade pesteux qui tousse).