Cheval Magazine n°453 rubrique Vétérinaire – août 2009
Mirage thérapeutique ou véritable innovation ? Si les cellules souches font de plus en plus parler d’elles dans le domaine de la médecine humaine, pour nos chevaux elles sont déjà une réalité. Mais que peut-on en attendre ?
La médecine régénérative est au cœur de l’actualité scientifique. Ainsi les cellules souches font régulièrement la une des médias car elles sont porteuses de nombreux espoirs. Avec elles, les chercheurs espèrent un jour pouvoir remplacer les cellules défectueuses de notre organisme et soigner par exemple le diabète, la maladie de Parkinson ou les infarctus. Dans le domaine vétérinaire, ces cellules sont utilisées depuis quelques années déjà, principalement pour soigner les blessures ou les maladies affectant les tendons, les cartilages et les os chez le chien et le cheval. Et les résultats sont plus qu’encourageants. Cependant de nombreuses questions demeurent quant à leur véritable efficacité, aux mécanismes qui entrent en jeu lors de telles greffes et aux risques potentiels pour les animaux ainsi traités.
Réparer un tendon
Face à une blessure mineure, un organisme est bien souvent capable de se réparer tout seul. Il le fait notamment grâce aux cellules souches. Ces cellules sont en effet capables de se différencier en plusieurs types de cellules et donc de remplacer celles qui sont défectueuses (voir infographie). L’homme s’est inspiré de ce mécanisme pour développer des protocoles de médecine régénérative. C’est ainsi que depuis plusieurs années des chevaux de sport sont traités avec des injections de cellules souches adultes (CSA) de type mésenchymateuses* pour soigner des blessures du tendon fléchisseur superficiel du sabot, dues à un entrainement trop intense.
Le traitement a en général lieu entre la 3ème et la 12ème semaine après la blessure. Cela consiste dans un premier temps à prélever des CSA mésenchymateuses dans la moelle osseuse au niveau du sternum du cheval blessé. Il existe alors différentes techniques : soit on réinjecte directement ces cellules au niveau du tendon blessé sous le contrôle d’une échographie, soit on les cultive d’abord au laboratoire pendant deux à trois semaines afin d’en obtenir une plus grande quantité avant de les réimplanter, on peut aussi les purifier et les réinjecter avec des facteurs de croissance*. Le but est de stimuler la reconstitution du tendon. Ensuite un programme de récupération et d’entraînement progressif est mis en place. Globalement cela donne d’assez bons résultats puisqu’avec la thérapie régénérative on ne constate que 15 à 20 % de récidives de tendinites, contre plus de 55 % avec les thérapies classiques. En général, plus le nombre de CSA réinjectées est important et meilleur est le résultat, idem si l’on complète avec des facteurs de croissance…/…