Dossier paru dans Recherche & Santé n°167 3ème trimestre 2021 – La revue de la Fondation pour la Recherche Médicale /
L’intelligence artificielle au service de la santé
Grâce aux progrès informatiques, la santé est entrée dans l’ère de la médecine augmentée. Le développement de l’intelligence artificielle et des données massives (ou big data) génère beaucoup d’espoirs : amélioration du diagnostic, mise au point de nouvelles thérapies, suivi des patients, chirurgie assistée par ordinateur, prévention… Si les applications sont nombreuses, il reste encore beaucoup de travail pour que l’intelligence artificielle soit un outil courant des médecins et des chercheurs.
EXTRAIT :
L’IA fonctionne comme un cerveau humain. INTOX
Certains programmes d’IA ont été créés en s’inspirant de ce que l’on comprend aujourd’hui du fonctionnement du cerveau, mais nous connaissons encore très peu de choses de celui-ci. Par ailleurs, l’IA ne pense pas, elle n’a pas d’intuition et le plus souvent elle ne gère pas le contexte des informations qu’elle traite. L’objectif des chercheurs n’est pas que l’IA pense comme nous, mais plus modestement qu’elle soit capable d’imiter ou d’améliorer notre façon d’accomplir certaines tâches très précises, comme jouer aux échecs ou distinguer un mélanome d’un simple grain de beauté.
L’IA va supprimer des emplois. INTOX
Certes, l’IA permet l’automatisation de certaines tâches, encore faut-il que des humains aient créé les bons programmes. En médecine, l’IA permettra très probablement de gagner du temps et de la précision, mais elle ne remplacera pas le lien humain entre un médecin et son patient, emprunt notamment d’empathie et d’intuition.
L’IA n’échappe pas au racisme et au sexisme. INFO
Parce qu’une grande majorité des programmes d’IA sont conçus par des hommes blancs, et nourris avec des données essentiellement recueillies là aussi chez des hommes blancs, ils présentent de nombreux biais. Ainsi les programmes de reconnaissance faciale par exemple sont à la peine avec les visages de personnes non caucasiennes et même de femmes. Or la médecine doit relever le défi du racisme et du sexisme qui créent des inégalités d’accès aux soins. Il serait donc judicieux que l’IA l’aide aussi dans ce sens.