Article paru sur le site d’Apivia Prévention en juin 2021 /
La dépendance à une substance ou à un comportement est un mécanisme qui s’installe progressivement et implique de nombreux facteurs. Pour combattre les maladies complexes que sont les addictions, il existe différentes méthodes de prévention et de prise en charge.
Quel point commun entre le vin, qui fait partie de notre patrimoine culturel, le cannabis, dont le commerce et la consommation sont interdits par la loi, et les médicaments psychotropes délivrés sur ordonnance ? Toutes ces substances peuvent générer une addiction, au même titre que la cocaïne et le tabac, ou que le jeu et le sexe. Car les addictions peuvent tout aussi bien reposer sur la consommation répétée d’un produit que sur la pratique excessive d’un comportement. Ce sont des maladies chroniques, liées à de nombreux facteurs environnementaux et comportementaux, qui ont un lourd impact sur la santé publique : elles interviennent dans 30 % de la mortalité précoce (décès avant 65 ans) et sont un facteur majeur de comorbidité psychiatrique. Prévention et prise en charge adaptées sont les deux piliers de la lutte contre les addictions.
Qu’est ce qu’une addiction ?
L’addiction est une maladie chronique définie par la dépendance, la recherche et l’usage compulsif d’un produit ou d’un comportement, et ce malgré la connaissance qu’a l’usager des conséquences nocives que cela peut avoir sur sa santé et sa qualité de vie. Dans la grande majorité des cas, elle est liée à une substance psychoactive, c’est à dire qui a des effets sur le fonctionnement du cerveau. Cependant, si les addictions les plus fréquentes restent celles relatives aux substances psychoactives, qu’elle soient « réglementées (tabac, alcool…), détournées de leur usage (médicaments, poppers, colles, solvants…) ou illicites (cannabis, cocaïne, ecstasy…) » (source INSERM), le phénomène d’addiction est encore trop souvent confondu avec la seule consommation de produits toxiques, illégaux et ayant un effet psycho-actif. Or, il existe aussi des addictions sans substance, ou comportementales, qui concernent par exemple les jeux de hasard, la nourriture, internet ou encore le sport… Bien que ces addictions liées à des pratiques soient encore mal connues, du fait d’études et de statistiques moins nombreuses, on sait qu’elles ont des conséquences médicales, psychologiques et psychiatriques délétères sur le long terme. Les addictions aux jeux vidéo, en autres, « sont des addictions comportementales, considérées et reconnues comme une maladie » nous rappelle l’Assurance Maladie.
Lorsque l’usager développe une tolérance accrue à la substance ou au comportement, c’est-à-dire une accoutumance et une nécessité d’augmenter la dose pour maintenir l’effet recherché, il perd le contrôle de sa consommation et “tombe” dans l’addiction. Le diagnostic de cette pathologie, qui est bien plus qu’une simple « maladie du cerveau », repose sur des critères objectifs permettant de qualifier l’addiction de faible, modérée ou forte. Parmi ces critères, on retrouve le besoin impérieux et irrépressible de consommer la substance ou d’effectuer ce comportement, ainsi que l’augmentation de la tolérance, que l’on vient d’évoquer. Mais on trouve aussi la perte de contrôle sur la quantité et le temps dédié à la pratique ; l’incapacité à remplir des obligations importantes ; l’usage, même en cas de risque physique ; la poursuite malgré les dégâts physiques et/ou psychologiques ; des problèmes personnels ou sociaux ; un désir ou des efforts persistants pour diminuer la pratique sans y parvenir ; des activités réduites au profit de la consommation ou du comportement ; la présence d’un syndrome de sevrage lors de leur arrêt brutal.
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