Santé Magazine janvier 2016 n°481 /
Une récente découverte sur les neurones impliqués dans la maladie de Parkinson apporte un nouvel éclairage sur les mécanismes en jeu dans cette maladie neurodégénérative. Quant à l’efficacité limitée des traitements médicamenteux, elle pousse les médecins à rechercher d’autres approches thérapeutiques.
Les neurones impliqués dans la maladie de Parkinson seraient-ils victimes d’un burn-out ? C’est l’hypothèse formulée récemment par des chercheurs canadiens. À l’origine des symptômes de la maladie de Parkinson, il y a, on le sait, la disparition progressive de certains neurones produisant de la dopamine et situés notamment dans une région particulière du cerveau appelée substance noire. Mais pourquoi ceux-là, qui jouent un rôle dans le contrôle des mouvements, et pas d’autres ? Parce qu’ils seraient plus sensibles à la surchauffe : « Comme un moteur qui tournerait trop vite, ces neurones doivent produire beaucoup d’énergie pour fonctionner. Ils s’épuisent prématurément », suggérait ainsi cet été dans la presse québécoise le Pr Louis-Éric Trudeau, de l’université de Montréal.
Le Dr Gilles Fénelon, neurologue à l’hôpital Henri Mondor (Créteil) de préciser : « on savait déjà que ces neurones ont un nombre très important de ramifications, et qu’ils consomment donc beaucoup d’énergie pour en assurer le fonctionnement. Ce que montre cette étude, c’est que c’est très probablement ça qui les rend plus fragiles que les autres. » Comprendre cette vulnérabilité est une clé d’accès pour appréhender les mécanismes de la maladie. Mais, si « les différentes étapes de la disparition des neurones sont aujourd’hui mieux connues, et notamment cette plus grande fragilité, l’origine même de la maladie reste encore inconnue », rappelle le neurologue français.
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