Prendre soin de ses muqueuses

Article paru dans « Ça M’Intéresse Santé » n° 15 spécial Immunité – 4e trim 2020 /

Ce sont les barrières naturelles de notre organisme. Entretenir leur bon fonctionnement et leurs flores particulières est donc essentiel pour nous protéger contre les infections. 

Bouche, nez, gorge, poumons, mais aussi anus, vessie, utérus, vagin ou pénis, et surtout intestin. Les muqueuses sont partout et leur surface est considérable : si on mettait à plat les multiples replis de l’intestin grêle d’un adulte par exemple, cela recouvrirait environ 300 m2, et pour les deux poumons, il faut compter pas moins de 180 m2. Soit pour l’ensemble, l’équivalent de deux terrains de tennis ! Les muqueuses se constituées d’une mince couche de cellules de type épithélium, étroitement juxtaposées, et d’un tissu sous-jacent appelé chorion. Elles se situent précisément à l’interface entre l’organisme et le milieu extérieur : en continuité avec la peau, elles tapissent tout le système digestif, de la bouche à l’anus, les voies respiratoires, l’ensemble du système excréteur et les voies sexuelles. De fait, elles sont le premier rempart contre les agressions extérieures et plus particulièrement tous les virus, bactéries, champignons, parasites… D’où l’importance de les chouchouter !

Une barrière très efficace

Les muqueuses jouent avant tout un rôle de barrière physique : leurs cellules étroitement liées secrètent un mucus visqueux capable de piéger microbes et poussières. Certaines sont aussi dotées de poils qui évacuent ce mucus, songez par exemple aux poils du nez mais aussi ceux de la vulve, qui constituent une première barrière physique cruciale. Par ailleurs, leur système immunitaire particulier permet une riposte immédiate contre les infections. C’est ce que l’on appelle l’immunité innée, qui a une double mission : elle doit, comme tout le reste du système immunitaire, être capable distinguer cellules et molécules propres à l’organisme – le soi – de tout ce qui en est étranger – le non soi -. 

Mais il lui faut aussi différencier les « bons » microbes des mauvais, c’est à dire le microbiote naturel (lire plus loin) qui doit être toléré bien qu’étranger, et les bactéries et virus pathogènes qu’il faut détruire au plus vite.  Pour cela, les muqueuses renferment des anticorps de type IgA, qui s’agglutinent aux microbes pathogènes, les rendant ainsi inactifs et trop gros pour passer la barrière des cellules épithéliales. Par ailleurs, des cellules dites M (pour microplis) sont capables de capter impuretés et microbes pour les conduire de l’autre côté de la muqueuse où des cellules spécifiques de l’immunité innée, les phagocytes et les macrophages notamment, vont les détruire rapidement et alerter la deuxième ligne du système immunitaire si nécessaire. 

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