Octobre 2010 – Repères, magazine de l’IRSN
Les faibles doses, mise au point
Sur Terre, tous les êtres vivants sont exposés aux irradiations dues à la radioactivité naturelle et parfois artificielle. Lorsque ces irradiations sont inférieures à 0,1 Sievert, soit 100 mSv, on parle de faibles doses.
– À quelles occasions est-on exposé à ces faibles doses ?
Il existe de très nombreuses sources d’irradiation. Naturelle d’abord comme par exemple le granite qui contient d’infimes traces d’uranium qui en se désintégrant produit du radon, un gaz radioactif naturellement présent dans l’atmosphère. Il y a aussi des sources artificielles. Ainsi les travailleurs du nucléaire mais aussi ceux des industries minières peuvent être exposés. Lors d’examens médicaux tels que des radiographies ou des scanners, on est aussi exposé à des rayonnements radioactifs.
– D’où vient ce seuil des 100 mSv ?
Des études épidémiologiques ont été menées durant 50 ans sur près de 90 000 survivants des bombardements d’Hiroshima et Nagasaki. Elles ont montré que le risque de cancers et de leucémies n’augmente que chez les personnes ayant reçu une dose supérieure à 100 mSv. En deçà, aucun risque statistiquement significatif de cancers n’a été révélé. Ce seuil de 100 mSv a donc été choisi pour définir le domaine des faibles doses.
– Quelle unité sert à quantifier les faibles doses ?
Il s’agit du Sievert, en hommage au physicien suédois Rolf Sievert et ses recherches sur les effets biologiques des radiations. Alors que le Becquerel (Bq) mesure l’activité de la matière nucléaire et que le Gray (Gy) mesure la dose absorbée par la matière vivante, le Sievert (Sv) permet lui de mesurer l’équivalent dose. Ainsi on peut comparer l’effet d’une même dose délivrée par des rayonnements de nature différente et à des organismes ou des organes qui n’ont pas la même sensibilité aux radiations.