Dossier : Maladies infectieuses, la lutte continue. FRM#124

Dossier sur les maladies infectieuses paru dans Recherche & Santé n°124
La revue de la Fondation pour la Recherche Médicale – octobre 2010

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EXTRAIT :

 À la recherche de nouvelles armes
La difficulté d’élaborer de nouveaux vaccins et la résistance grandissante de certains agents infectieux contre les antibiotiques ou les antiviraux obligent les chercheurs à développer de nouvelles armes.

La possibilité de soigner des maladies infectieuses autrefois fatales grâce aux antibiotiques leur a valu une réputation de « remèdes miracles ». Malheureusement, leur usage excessif et bien souvent inapproprié se paye aujourd’hui au prix fort : la prolifération de souches bactériennes résistantes aux antibiotiques. Ainsi dans les pays développés, jusqu’à 60% des infections nosocomiales sont dues à des microbes résistants. Phénomène que l’on commence aussi à observer du côté des virus face aux antiviraux (voir encadré). « L’émergence de la résistance est inéluctable car c’est un aspect particulier de l’évolution naturel des agents infectieux », explique le Pr Patrice Courvalin, qui travaille sur ce sujet à l’Institut Pasteur. Mieux comprendre ce phénomène permet cependant de le surveiller et le détecter le plus rapidement possible et donc d’adapter les stratégies thérapeutiques. « Par contre, là où l’on peut agir, c’est contre la dissémination de ces souches résistantes, par des mesures d’hygiène par exemple. Lutter contre l’abus et le mésusage des antibiotiques est aussi indispensable pour limiter le développement de ces résistances », résume le spécialiste.

Pour les chercheurs, il s’agit aussi de trouver de nouvelles armes. La génomique ouvre des pistes dont l’exploitation pourrait produire de nouvelles générations d’agents anti-infectieux. La mise au point de tests de diagnostic rapides et peu coûteux doit aussi permettre aux médecins d’utiliser antibiotiques et antiviraux de façon plus raisonnée. Enfin, la lutte contre les infections par la vaccination est un moyen indirect, mais très efficace et rentable, de réduire la nécessité de recourir aux antibiotiques et antiviraux.

Sida : pour faire taire le virus
Grâce au travail sans relâche des chercheurs, on dispose d’un vaste panel de médicaments contre le Sida. S’ils ne permettent pas de détruire le virus, ils sont très efficaces pour limiter son développement dans l’organisme. On parle de tri-, tétra- voire pentathérapie car il existe aujourd’hui une trentaine de molécules différentes, prises en association par les malades. L’objectif est d’empêcher le virus de se reproduire en bloquant son entrée dans les cellules humaines ou en inactivant ses enzymes. Mais c’est sans compter la formidable capacité du VIH à muter et à développer des résistances. Les chercheurs sont donc obligés d’innover en trouvant de nouvelles cibles, voire de nouvelles stratégies comme par exemple la thérapie génique.

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