Article paru dans 60 millions de consommateurs n°569 – mai 2021 /
Les examens et analyses qui nous sont prescrits ne sont pas tous utiles. Mais ils sont tous coûteux : pour nos finances, pour l’environnement et pour notre santé ! Comment expliquer ce phénomène et comment réagir en tant que patient ? Nos réponses.
Rechercher des anticorps anti covid-19 avant ou après vaccination, doser des IgG anti-aliments pour suspicion d’intolérance alimentaire, réaliser un frottis avant 25 ans… Autant d’examens parfois courants mais parfaitement inutiles dont les conséquences ne peuvent être ignorées. Alors qu’on parle de plus en plus de désescalade thérapeutique, notamment pour améliorer la qualité de vie des malades, il est plus que temps aujourd’hui d’envisager aussi une désescalade diagnostique.
Un constat déjà ancien
Chaque année, l’Assurance maladie dépense environ 3 milliards d’euros pour les examens biologiques et 6 milliards pour l’imagerie médicale. En 2012, la Fédération Hospitalière de France a déclaré qu’un tiers de ces actes serait injustifié. Ce chiffre, issu d’un simple sondage d’opinion auprès de médecins libéraux et hospitaliers, a eu le mérite de mettre en lumière un sujet longtemps ignoré : la pertinence des soins. Depuis les rapports se succèdent. En 2013, l’Académie de médecine a notamment dénoncé la pratique excessive de bilans sanguins ou d’échographie, rappelant que « la médecine, c’est d’abord la clinique (interrogatoire et observation du malade, ndlr) et ensuite les examens complémentaires ». En 2016, la Cour des Comptes estimait que 40 % des actes d’imagerie médicale étaient évitables.
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