Article paru dans « Dr Good c’est bon » n°33 janvier 2025 /

Trop saigner pendant ces règles, ça n’est pas normal ! Et cela peut affecter la vie quotidienne mais aussi la santé, notamment à cause d’un risque accru d’anémie et donc de fatigue chronique.
Les règles hémorragiques, ou ménorragies, constituent le premier motif de plainte des femmes entre 30 et 50 ans lorsqu’elles consultent un gynécologue. En cause bien sûr des saignements trop abondants avec un retentissement sur leur vie quotidienne, mais aussi une fatigue chronique qui peut avoir pour origine une anémie. « Il existe un sous-diagnostic flagrant des ménorragies et les femmes concernées souffrent d’une errance médicale considérable. S’il y a un tabou des règles, alors les règles hémorragiques, c’est carrément l’omerta ! », déclare la Dr Giulia Gouy, gynécologue à l’hôpital de la Croix-Rousse (HCL, Lyon) et responsable de la seule consultation hospitalière en France dédiée à ce problème. Et pourtant, 11 à 13 % des femmes en âge de procréer souffriraient de ménorragies, et même un quart des plus de 40 ans ! « À partir du moment où les saignements des règles affectent la qualité de vie et représente une contrainte physique, sociale et émotionnelle, il faut en parler à un professionnel de santé. »
De quoi parle-t-on ?
Les ménorragies se définissent par des règles qui durent plus de 7 jours et/ou des saignements de plus de 80ml durant cette période, alors que normalement ils sont de 40 à 50 ml de sang. Si une femme est capable de dire si ses saignements sont une contrainte voire l’empêche de sortir de chez elle, pas facile pour autant d’en mesurer le volume ! D’où l’intérêt du score de Higham (lire plus loin) pour orienter vers un premier diagnostic. Ensuite la 2e étape consiste à consulter pour en rechercher la cause. « Une échographie pelvienne réalisée par un professionnel de santé expérimenté permet de découvrir s’il s’agit d’une pathologie, les plus fréquentes étant l’endométriose et sa variante plus localisée l’adénomyose, un fibrome ou des polypes utérins, voire une hyperplasie de l’endomètre », explique la gynécologue. D’autres examens peuvent être envisagés comme une hystéroscopie permettant de visualiser la cavité de l’utérus, ou une IRM, ainsi qu’un bilan d’hémostase pour repérer un éventuel problème de coagulation sanguine. Selon ce qui est diagnostiqué, une prise en charge adaptée est proposée. Mais dans 80 % des cas, les ménorragies sont dites idiopathiques, c’est-à-dire qu’aucune cause pathologique n’est découverte…
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