Cancérologie : les atouts de l’ambulatoire

Février 2014 – Journal de l’Institut Curie n°97

Être traité à l’hôpital puis rentrer dormir chez soi, c’est l’essence même de l’ambulatoire. En cancérologie, la radiothérapie fait figure de pionnière dans ce domaine. Depuis quelques années, la chimiothérapie ainsi que la chirurgie suivent la même voie. Une évolution des soins qui profite avant tout aux patients mais nécessite une profonde mutation du monde hospitalier.

La cancérologie française connaît actuellement une profonde mutation. Parmi les évolutions importantes, la montée en puissance de la chirurgie ambulatoire et de l’hôpital de jour pour la chimiothérapie et la radiothérapie, qui permettent aux patients de quitter l’hôpital le jour même où ils ont été admis et traités. Ainsi, « le rôle de l’hôpital dans la prise en charge des cancers évoluera pour être moins centré sur le séjour hospitalier et plus focalisé sur la coordination », a déclaré récemment le Pr Josy Reiffers, président d’Unicancer (la fédération nationale des centres de lutte contre le cancer). À l’occasion de la présentation à l’automne dernier d’un rapport d’Unicancer intitulé « Quelle prise en charge des cancers en 2020 », il a ajouté qu’à l’avenir « la prise en charge des patients atteints de cancer se caractérisera par une succession d’interventions très spécialisées lors des épisodes aigus, suivie de phases d’accompagnement et de surveillance ».

De façon générale, la chirurgie ambulatoire s’est développée en France depuis une vingtaine d’années. C’est même une tendance majeure de l’hôpital moderne. Cela a été souligné par la Cour des Comptes dans son dernier rapport annuel sur la Sécurité Sociale (voir encadré), qui appelle à plus d’ambition dans son développement. Alors que les pouvoirs publics ont fixé comme objectif à l’horizon 2016 une part de 50 % d’ambulatoire dans l’ensemble de l’activité chirurgicale, la Cour des Comptes espère quant à elle qu’elle s’étende à « l’ensemble des patients éligibles et à l’ensemble de l’activité de chirurgie » et concerne ainsi 80% des interventions, comme c’est le cas chez certains de nos voisins européens.

Progrès et sécurité

Les chiffres sont éloquents : si de plus en plus de tumeurs sont diagnostiqués chaque année, on observe aussi clairement une baisse de la mortalité due aux cancers. Cela signifie que l’on traite plus et mieux qu’avant. Pour que l’hôpital puisse faire face à cette augmentation régulière du nombre des patients atteints de cancers, le développement de l’ambulatoire est incontournable. Ainsi, dans son travail de perspective, Unicancer estime que « le développement de la chirurgie ambulatoire fait partie des axes stratégiques » de la cancérologie. Le rapport estime qu’en 2020, cela représentera « 50 % de la chirurgie du cancer du sein (contre 12 % actuellement, ndlr), 15 % de la chirurgie des cancers de l’ovaire (vs moyenne nationale 2012 de 3 %) et 15 % de la chirurgie des cancers de la thyroïde (vs moyenne nationale 2012 de 1 %). » Il souligne par ailleurs que « le développement de la chirurgie ambulatoire nécessite une profonde réorganisation des unités de chirurgie. » Cette mutation, l’Institut Curie la vit aussi, à son échelle, avec notamment la création d’une unité de chirurgie ambulatoire en 2012 qui a permit de voir la part de cette activité augmenter (voir encadrés).

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