Dossier paru dans « Recherche & Santé », le magazine de la Fondation pour la Recherche Médicale, n°179, septembre 2024 /

Canicules, inondations, incendies, sécheresses, tempêtes… Les évènements climatiques extrêmes n’épargnent aucune région dans le Monde. Ils sont même devenus de plus en plus fréquents et de plus en plus violents à cause du changement climatique que nous vivons actuellement. Or ces situations extrêmes ont des conséquences sur notre santé, physique mais aussi mentale. Identifier ces conséquences et les comprendre, c’est pouvoir mieux s’y préparer voire les empêcher en mettant de place des actions de prévention ciblées.
Août 2003, l’Europe connaît une vague de chaleur exceptionnelle par sa durée, son intensité et son extension géographique. En France, selon un rapport de l’Inserm, cette canicule est à l’origine de « 15 000 décès supplémentaires par rapport à la mortalité habituelle à cette période ». Un chiffre qui va brutalement ouvrir les consciences : météo et santé sont intimement liés. Vingt ans plus tard, l’humanité sait qu’elle fait désormais face au bouleversement climatique le plus important et le plus rapide qu’elle n’ait jamais connu. Les évènements climatiques extrêmes se multiplient et avec eux les conséquences sur la santé des populations. De nouveaux thèmes de recherche sur lesquels médecins et épidémiologistes travaillent en lien avec les spécialistes du climat.
Des liens entre climat et météo
La température moyenne du globe est supérieure de 1,4°C par rapport à l’ère préindustrielle. 2023 a même battu tous les records ! Principale cause de cette évolution brutale, les gaz à effet de serre émis par les activités humaines, au premier rang desquels le dioxyde de carbone. En parallèle on observe une augmentation des évènements climatiques extrêmes. En France métropolitaine, un rapport de l’Observatoire national des effets du réchauffement climatique publié en 2018 signale que depuis 1947, « l’augmentation de la fréquence et de l’intensité des vagues de chaleur est sans équivoque », « on observe également une augmentation en fréquence et en intensité des sécheresses », « pour ce qui concerne l’évolution du risque de feux de forêts et de broussailles, on constate une hausse marquée de l’Indice feu météo (IFM) moyen de 18 % sur la période 1958-2008 » et enfin « l’amplitude des pluies journalières les plus fortes sur le pourtour méditerranéen (les évènements cévenols, ndlr) a augmenté de 20 % environ entre 1960 et aujourd’hui ». Ce rapport ajoute aussi que « pris de manière indépendante, aucun événement climatique ne peut être attribué en tant que tel au changement climatique. Toutefois, les travaux de recherche établissent que le changement climatique augmente la probabilité d’occurrence de certains aléas ».
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