Cheval Magazine n°459 rubrique Races – février 2010
Pour certains, il s’agit de fixer la race et privilégier les meilleurs gènes, pour d’autres c’est risquer de faire surgir des tares et d’affaiblir la race. Qu’on soit pour ou contre, il faut en tout cas ne pas prendre la consanguinité à la légère !
Dès que l’homme a domestiqué des animaux et en a fait l’élevage, il a cherché à les améliorer, à les façonner selon ses besoins. Sans rien connaître de la génétique, il a pratiqué des croisements répétés pour favoriser certains caractères. C’est ainsi que les races sont nées : à force de croiser entre eux des animaux présentant des caractères communs utiles à l’homme.
La consanguinité, c’est-à-dire le croisement entre individus ayant des ancêtres et donc des caractères communs, est utile aux éleveurs. Mais gare au revers de la médaille : à force elle entraine aussi l’accumulation de gènes défavorables. Tares, problèmes de comportement, baisse de la fertilité, sont les principaux risques. Elle conduit aussi à l’appauvrissement génétique d’une race. Comme les chevaux se ressemblent de plus en plus, le potentiel d’évolution se réduit d’autant. Or pour les éleveurs, il est important de pouvoir continuer à faire progresser une race.
Des informations disponibles pour tous
On le comprend bien, la consanguinité a ses avantages et ses inconvénients. Pour un éleveur, c’est donc une donnée importante lorsqu’il s’agit de choisir des reproducteurs. C’est pour cette raison que les Haras Nationaux ont décidé au printemps dernier de mettre à disposition des informations à ce sujet. Pour tous les chevaux et ânes enregistrés au SIRE, on peut désormais connaître leur coefficient de consanguinité et visualiser dans leur pedigree d’éventuels ancêtres communs dans les lignées paternelles et maternelles (connaître leur niveau d’inbreeding). Deux autres indices sont disponibles plus spécifiquement pour les chevaux de sport : la fréquence des ancêtres majeurs dans leur composition génétique par rapport à la fréquence de ces ancêtres dans l’ensemble de la race concernée, et d’autre part leur composition raciale (pourcentage des différentes races dans la généalogie).
Pourquoi ces outils ? D’une part pour aider les éleveurs à gérer au mieux les races à faible effectif et éviter ainsi que la consanguinité augmente de façon dangereuse chez les chevaux de trait ou certains ânes. Quant aux chevaux de sport, cela devrait permettre aux éleveurs de réaliser des croisements qui ne conduisent pas à un appauvrissement de la race et favorisent au contraire les reproducteurs présentant le plus d’originalité génétique…/…