Interview parue dans Ça m’intéresse santé n°19 en décembre 2021 /
Acteur connu et reconnu, Thierry Lhermitte est aussi un passionné de sciences de la vie. Depuis dix-sept ans, il est le parrain de la Fondation pour la recherche médicale (FRM) : chaque mois, il visite un laboratoire de recherche puis relate sa visite et les travaux des chercheurs auprès du grand public. Rencontre avec une bête de science éprise de rationalité.
Comment a débuté votre engagement en faveur de la recherche médicale ?
Je suis un passionné de sciences avant tout. Dans les années 2000, j’ai été deux fois parrain du Téléthon. À l’époque, les chercheurs venaient de recevoir les premiers séquenceurs, et leur émotion face à cet outil m’a bouleversé. Avant, ils mettaient des mois à étudier une séquence génétique. Là, ils se rendaient compte qu’une nouvelle aventure allait commencer. C’était très émouvant. C’est ça qui m’a vraiment introduit dans le milieu des chercheurs en sciences de la vie. Ensuite, la FRM est venue me chercher pour l’aider à médiatiser les travaux des chercheurs qu’elle soutient.
Auriez-vous aimé être médecin ?
Oui, mais c’est arrivé trop tard, quand il n’était plus temps de faire des études !
Chaque mois, vous visitez un laboratoire soutenu par la FRM. Quelles relations entretenez-vous avec les chercheurs ?
Au fur et à mesure de mes visites, ma culture scientifique s’étoffe. Mais je continue à poser beaucoup de questions. Je travaille à fond le sujet puisque je dois après en faire une chronique (à la radio dans Grand bien vous fasse, sur France inter, ndlr). Mon objectif est de pouvoir l’expliquer à des gens qui ne sont pas scientifiques. Et moi, je n’arrive pas à parler de ce que je ne comprends pas. Certains ont ce don, les politiciens en particulier, d’expliquer des tas de choses dont ils ne saisissent pas les tenants et les aboutissants, moi pas. Cela me met dans une position d’illégitimité que je ne supporte pas.
Y a-t-il des disciplines qui vous passionnent plus que d’autres ?
Je suis curieux de tout. Le vivant est fascinant, et la complexité avance en même temps que la connaissance. Il y a quand même deux domaines très durs à appréhender : la génétique et l’immunologie. C’est marrant parce que les gens citent souvent le cerveau. Certes, mais la génétique et l’immunité sont beaucoup plus difficiles à expliquer, alors même qu’on sait de plus en plus de choses à leur sujet. C’est terrible de vulgariser ces disciplines sans les simplifier énormément.
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