Lubrifiants, le plaisir de la glisse

Article paru dans Ça m’intéresse santé n°19 en décembre 2021 /

Les gammes de lubrifiants s’allongent comme la promesse d’une immense partie de plaisir. Partez avec nous à la découverte de ces formidables alliés de notre sexualité.

Longtemps, on a préféré parler discrètement de gel intime. Son usage semblait alors réservé au moment du post-partum et aux femmes ménopausées, à cause du bouleversement hormonal propre à ces périodes de la vie. Mais ça y est, le mot est lâché : lubrifiant ! Désormais, sur le Net, dans les livres ou sur les réseaux sociaux, on parle sans fausse pudeur de « lube ».

Un mécanisme hors de contrôle

La lubrification du sexe féminin est « le résultat d’un savant mélange entre deux liquides », explique Jüne Plã dans Jouissance club, Une cartographie du plaisir (éd. Marabout). La vulve et l’entrée du vagin sont lubrifiées grâce aux glandes vestibulaires produisant la cyprine. « Le second liquide, sécrété à l’intérieur du vagin, est l’exsudat. On pourrait le comparer à de la transpiration. » Si la lubrification provient de l’excitation sexuelle, « c’est un mécanisme lié à l’afflux de sang dans les organes sexuels qui est indépendant de notre volonté ! On peut ressentir du désir mais ne pas lubrifier assez car le stress, la fatigue, la charge mentale, un traitement hormonal, médicamenteux, ou l’insuffisance de stimulation physique viennent s’en mêler », indique Laura Goubet, sage-femme et sexologue à Metz. Or, dans un contexte où l’injonction au plaisir et à l’orgasme féminin est de plus en plus forte, certaines et certains considèrent que « ne pas lubrifier spontanément, c’est manquer de désir, manquer de jeunesse, manquer face aux codes érotiques et sexuels pornographiques, regrette Stéphanie Dugast, sage-femme et sexologue à Nantes. À une époque où les accessoires facilitent la vie, voire l’agrémentent, les codes changent aussi en matière d’érotisme. Alors que les sextoys arrivent plus aisément dans la chambre à coucher, les lubrifiants doivent sortir de leur cachette et trôner sans gêne lors des ébats sexuels ! »

Les bonnes raisons de l’utiliser

Seul(e) ou à plusieurs, entre hommes et/ou femmes… Un lubrifiant peut s’inviter facilement dans une partie de jambes en l’air. Pour les activités manuelles d’abord, et pas qu’en solo d’ailleurs : avec une bonne lubrification, les doigts se révèlent plus habiles et aventureux, surtout si l’on débute en la matière. Utiliser un lubrifiant, c’est la garantie de gestes fluides, donc a priori de plus de plaisir. Avec des accessoires, c’est encore mieux. Cela peut par ailleurs faciliter la mise en place et l’usage du préservatif et atténuer les sensations de frottement. Dans ces deux cas, attention à vérifier la compatibilité entre les matériaux. Et aussi pour aider les premières fois, car stress et peur de la douleur sont souvent de la partie, ce qui ne facilite pas l’excitation, donc la lubrification… Pour prendre des chemins de traverse, ensuite. Son utilisation est en effet recommandée lors de la sodomie, car l’anus n’est pas naturellement lubrifié. D’ailleurs, pour faciliter la pénétration anale, on peut commencer par des caresses avec le produit pour aider à détendre le périnée. Enfin, et surtout, pour stimuler sa sexualité ! Car les joies de la glisse sont préférables à l’inconfort des frottements. Les différentes textures, parfums et les jeux de température qu’offrent aujourd’hui les lubrifiants sont autant de moyens de varier et de prolonger les plaisirs. Et, bien sûr aussi, son emploi permet de pallier une sécheresse vaginale liée à la ménopause, à certains médicaments (contraceptifs, anticancéreux, antidépresseurs…) ou à une excitation qui ne serait pas à la mesure du désir.

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