Dossier : Infarctus du myocarde, la crise en plein cœur. FRM#133

Dossier sur l’infarctus du myocarde paru dans Recherche & Santé n°133
La revue de la Fondation pour la Recherche Médicale – janvier 2013

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EXTRAIT :

Lorsque le cœur se retrouve brusquement privé de sang riche en oxygène, le muscle cardiaque souffre et s’abîme de façon irrémédiable. Chaque jour en France, 330 personnes sont frappées par un infarctus du myocarde. Si la prévention des maladies cardiovasculaires a permis de diminuer ce nombre, cela demeure une urgence vitale et un véritable enjeu de santé publique. Campagnes de prévention, recommandations aux professionnels de santé mais aussi au grand public, développement de l’arsenal thérapeutique, la lutte se mène sur plusieurs fronts.

Soudain une douleur aigue dans la poitrine, elle irradie dans le bras gauche, le dos, la mâchoire… Une sensation d’angoisse et d’oppression monte. Rien n’y fait, la douleur persiste. Un diagnostic évident, l’infarctus du myocarde. Un réflexe vital, appeler le 15. C’est une course contre la montre qui s’engage pour sauver le cœur.

« Avec l’âge, des plaques d’athérome se forment dans les artères, notamment les coronaires qui irriguent le cœur. Il arrive qu’une plaque se déchire, ce qui provoque la formation d’un caillot de sang. Ce caillot bloque l’artère, une partie du muscle cardiaque n’est plus alimenté en oxygène, il se nécrose. C’est l’infarctus, décrit le Pr Gabriel Steg, cardiologue à l’hôpital Bichat (Paris). Il y a urgence à rétablir la circulation sanguine. Si le muscle est trop atteint, on risque l’insuffisance cardiaque. » Le cœur, atteint par ce blocage d’une coronaire peut aussi s’affoler, ou ralentir jusqu’à s’arrêter. C’est la mort subite.

Chaque année en France, environ 120 000 infarctus du myocarde surviennent. Dans 10 % des cas, le patient meurt dans l’heure, et dans 15 % le décès survient dans l’année. « Les chiffres montrent une chute importante de la mortalité depuis une quinzaine d’années. Cette baisse spectaculaire est due à une conjonction de facteurs », annonce le Pr Nicolas Danchin, de l’hôpital européen G. Pompidou (Paris). Mais ces chiffres cachent aussi une grande disparité : « la part des patients de moins de 60 ans augmente, et les femmes sont particulièrement concernées ».

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