Dossier paru dans « Recherche & Santé » n°182, le magazine de la Fondation pour la Recherche Médicale, mai 2025 /
L’endométriose est une maladie chronique qui concerne une femme sur dix, avec des répercussions sur la vie quotidienne qui peuvent être importantes. Très fréquente donc, elle a pourtant longtemps été ignorée par la médecine et la recherche scientifique. Ces dernières années, elle bénéficie d’une meilleure reconnaissance et les projets de recherche se multiplient pour en améliorer le diagnostic et la prise en charge, mais aussi mieux en comprendre l’origine.
Avec une stratégie globale de lutte contre l’endométriose en 2022 puis un programme national de recherche sur la santé des femmes et des couples en 2023, la France s’est décidée à faire de l’endométriose un véritable enjeu de santé publique et de recherche ! Vu le nombre de femmes concernées, 10 % de celles en âge de procréer, et la complexité de cette maladie chronique, les défis sont en effet nombreux.
Une maladie aux multiples facettes
L’endométriose se définit par la présence de fragments d’endomètre, la muqueuse interne de l’utérus, en dehors même de cet organe. On distingue différentes formes de la maladie selon la localisation de ces lésions (péritoine, ovaires, rectum, intestin…). Ce tissu réagit naturellement aux hormones ovariennes : à chaque cycle menstruel il se développe et saigne, et finit par former des cicatrices fibreuses. Mais l’endométriose est surtout une maladie chronique, avec des symptômes différents d’une femme à l’autre et qui sont indépendants de l’importance et de la localisation des lésions. Il peut s’agir de douleurs plus ou moins invalidantes pendant les règles, lors des rapports sexuels, au moment d’uriner ou déféquer, et des troubles de la fertilité. Si ces douleurs ne sont pas correctement prises en charge, elles peuvent conduire à un syndrome de sensibilisation centrale. L’endométriose est aussi associée à un risque accru de syndrome dépressif et de trouble anxieux, de syndrome de l’intestin irritable et de maladies cardiovasculaires.
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