Imagerie nucléaire et risque de pénurie

août 2010, OncoMagazine – Éditions Springer


Sérieuse menace sur l’activité d’imagerie nucléaire

Pour répondre à une pénurie mondiale de radio-isotopes utilisés lors d’examens d’imagerie médicale, la France a décidé de modifier le planning des opérations de l’un des réacteurs de recherche du CEA. Pour autant, le 2nd semestre s’annonce très difficile.

En moins d’un an ce ne sont pas moins des trois quarts de la production mondiale de molybdène 99 (99Mo) qui ont été amputés. Une pénurie soudaine qui aurait pu passer inaperçue, si ce n’est que le 99Mo est un élément radioactif indispensable à la réalisation de 80 % des examens d’imagerie médicale nucléaire les scintigraphies, permettent notamment de diagnostiquer des pathologies osseuses (fractures, métastases…), certains cancers et d’observer le fonctionnement de la plupart des organes (cœur, poumons…)

Chronique d’une pénurie annoncée

En mai 2009, le vieillissant réacteur canadien NRU est tombé en panne. Du jour au lendemain 45 % de la production mondiale de 99Mo se sont volatilisés. Le succès des réparations, toujours en cours, n’est pas assuré. En février dernier aux Pays-Bas, c’est au tour du réacteur HFR, qui produisait environ 30 % du 99Mo utilisé dans le monde, de s’arrêter pour une opération complexe de réparation programmée. Ces deux réacteurs étaient les seules sources d’approvisionnement des Etats-Unis, qui à eux seuls consomment plus de la moitié de la production mondiale.

« Il n’y a que six réacteurs dans le monde capables de produire du 99Mo en quantité significative à l’échelle mondiale. C’est en effet une activité qui demande des capacités industrielles importantes et qui utilise un matériau stratégique : l’uranium hautement enrichi, explique Alain Alberman, responsable de projets commerciaux au Département des Réacteurs et Services Nucléaires du CEA. Face à cette pénurie, en partie prévisible, une collaboration internationale a été mise en place. »

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