JEM 2014 : une surveillance sanitaire adaptée

Fondation Hippolia – newsletter #2 août 2014 –

 

Les Jeux Équestres Mondiaux FEI Alltech™ 2014 en Normandie1 auront lieu du 23 août au 7 septembre prochain. Des chevaux venant de plus de 75 nations vont être réunis durant 15 jours dans un territoire où se concentre un très grand nombre d’élevages de chevaux. Pour prévenir tout risque d’épidémies, garantir la sécurité sanitaire des chevaux étrangers aussi bien que des autochtones, le RESPE (Réseau d’Épidémio-Surveillance en Pathologie Équine), membre de la Fondation Hippolia, a mis en place un système de surveillance adapté.

 

Christel Marcillaud-Pitel, Fondation Hippolia dirige le Réseau d’Épidémio-Surveillance en Pathologie Équine

Quels sont les enjeux sanitaires d’un événement tel que les Jeux Équestres Mondiaux ?

Christel Marcillaud-Pitel: Durant deux semaines, plus de 1 000 chevaux vont participer aux épreuves, auxquels s’ajoutent environ 1 000 autres chevaux qui vont être présents lors des manifestations locales, des démonstrations et autres animations dans le cadre des JEM. Et puis il y a le territoire lui-même, la Normandie étant la première région d’élevage équin en France2, il ne faut pas négliger les populations locales de chevaux. Dans ce contexte, il y a deux types d’enjeux sanitaires : d’abord les compétiteurs eux-mêmes, il faut que les chevaux soient en bonne santé et qu’ils ne contractent pas de maladie infectieuse à l’occasion de leur participation aux JEM, et d’autre part il ne faut pas que ces chevaux étrangers importent des maladies infectieuses qui pourraient contaminer les populations équines locales. Pour faire face à ces enjeux, le RESPE a participé à l’élaboration des procédures vétérinaires d’accueil et de surveillance des chevaux, en quelques sortes le cahier des charges sanitaire des JEM, en respectant bien sûr les réglementations préexistantes de la Fédération Internationale d’Équitation et de l’Etat Français. Anne Couroucé-Malblanc, vétérinaire coordonnateur pour les JEM n’est autre que la présidente du conseil scientifique et technique du RESPE.

Les chevaux vont venir du monde entier, craigniez-vous certaines maladies plus particulièrement ?

C. M.-P. : En réalité beaucoup d’équipes non européennes tournent régulièrement sur les circuits européens, avec des chevaux nés et/ou achetés en Europe. Même les équipes d’Amérique du Sud ou d’Australie ont des piquets de chevaux stationnés en Europe. Même s’il faut rester attentif, on ne craint donc pas trop l’importation de maladies exogènes qui ne seraient pas encore présentes en France. Tous les chevaux résidant hors Union Européenne feront l’objet de tests réglementaires avant introduction. Par contre, il y a deux maladies sur lesquelles on souhaite être plus vigilants : la gourme3 d’abord, parce que même si cette maladie est présente en France, elle est surveillée de façon très différente d’un pays à l’autre en Europe. Et l’anémie infectieuse4 d’autre part, car elle est fréquente en Europe mais encore sporadique en France, qu’elle aussi est surveillée de façon hétérogène, et que nous aimerions éviter qu’elle s’introduise dans l’Hexagone à cette occasion.

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