Dossier sur les cancers du cerveau paru dans Recherche & Santé n°148 – La revue de la Fondation pour la Recherche Médicale – octobre 2016 /
Les cancers du cerveau forment un groupe très vaste et surtout très diversifié de tumeurs. Grâce aux efforts de la recherche scientifique, de formidables progrès ont été faits ces dix dernières années : les gliomes sont désormais mieux compris, et classés selon leurs caractéristiques moléculaires, un protocole de prise en charge a été établi pour les plus dangereux d’entre eux, les glioblastomes, et des innovations thérapeutiques ciblées sont à l’essai.
Extraits :
Le téléphone portable augmente les risques de cancer.
FAUX Depuis des années, la communauté scientifique s’interroge sur la nocivité pour notre cerveau des ondes électromagnétiques émises par les mobiles. Mais aucune étude jusqu’à présent n’a apporté la preuve formelle d’un lien entre l’utilisation de ces appareils et le risque de cancer du cerveau. Récemment, une vaste étude épidémiologique a été menée en Australie en analysant les chiffres depuis 1987, date du premier appel passé depuis un portable. Et les chercheurs montrent que l’incidence des gliomes est restée stable depuis, alors qu’en même temps l’usage des portables a explosé. « Notre étude suit celles déjà publiées aux États-Unis, en Angleterre, dans les pays nordiques et en Nouvelle-Zélande, où aucune confirmation de l’hypothèse « les téléphones mobiles entraînent un cancer du cerveau » n’a été apportée » concluent les chercheurs.
Des crises d’épilepsie peuvent être le signe d’une tumeur au cerveau.
VRAI Lorsqu’une tumeur se développe dans le cerveau, elle peut perturber l’activité des neurones et déclencher des crises d’épilepsie. Il s’agit en quelque sorte de courts-circuits qui ne durent que quelques minutes mais qui peuvent avoir des répercussions très impressionnantes : absence, perceptions sensorielles perturbées, perte de connaissance, convulsions, raideur musculaire… Ces crises sont souvent un symptôme révélateur d’un cancer du cerveau. Elles peuvent être maitrisées par des médicaments antiépileptiques.
On peut vivre avec une tumeur cérébrale
VRAI Certaines tumeurs n’évoluent quasiment pas ou très lentement, c’est par exemple le cas des oligodendrogliomes de bas grade. Si la tumeur provoque des symptômes qui peuvent être contrôlés par des médicaments (antiépileptiques et antidouleurs par exemple), ou qui ne sont pas invalidants dans la vie quotidienne du malade, alors les médecins peuvent décider de ne pas l’opérer. C’est d’autant plus vrai lorsque la tumeur est difficile d’accès et que l’intervention chirurgicale risque de provoquer plus de dégâts que la tumeur elle-même.
Les tumeurs du cerveau ne concernent que les adultes.
FAUX Les tumeurs cérébrales sont les cancers solides les plus fréquents chez l’enfant, et plus particulièrement le médulloblastome. Il survient essentiellement avant l’âge de 10 ans et touche chaque année 1 enfant sur 20 000. Ce cancer, qui se développe dans le cervelet, peut être très invasif. Mais grâce aux progrès de la médecine, il se guérit dans 70 % des cas.
Les tumeurs du cerveau ne forment pas de métastases hors du système nerveux.
VRAI Contrairement à la très grande majorité des cancers, les tumeurs malignes du cerveau n’entrainent que très exceptionnellement la formation de tumeurs secondaires ailleurs dans le corps (métastases). Pourtant, on peut retrouver des cellules cancéreuses qui circulent dans l’organisme. Les chercheurs pensent que c’est parce que ces cellules ne trouvent pas de « terrain » favorable à leur installation en dehors du système nerveux, car elles ont des caractéristiques trop particulières.