Le dopage, c’est de la triche !

Cheval Star n°241 Dossier – octobre 2011 

Depuis quelques années, de plus en plus de champions perdent leurs médailles parce que l’on découvre que leur cheval est dopé. Mais au fait, pourquoi le font ils ? Quels sont les risques ? Et est-ce que ça existe chez les amateurs ?

Les Jeux Olympiques d’Athènes en 2004, puis ceux de Pékin en 2008 ont permis aux sports équestres de faire la une des médias. Malheureusement c’était pour de mauvaises raisons… Le dopage est venu salir la réputation de notre sport : en Grèce, le cheval de l’irlandais Cian O’Connor, médaille d’or en saut d’obstacles et celui de la vedette allemande Ludgeer Beerbaum, médaillé par équipe ont été disqualifiés. Puis en Chine, en plein milieu de la compétition, quatre chevaux ont été déclarés positifs, et ensuite c’est la monture du célèbre brésilien Rodrigo Pessoa, cinquième en individuel, qui a été à son tour disqualifié. Tous se sont fait prendre le sabot dans le sac… Pas de quoi être fier !

Doper c’est tricher

Le dopage, pour un athlète humain ou un cheval, cela signifie utiliser des produits ou des actes qui permettent d’augmenter artificiellement les performances. Du coup, la compétition n’est plus équitable : c’est de la triche ! C’est interdit par tous les règlements sportifs, chez les amateurs comme au plus haut niveau de compétition.

Mauvais traitements

Il existe plusieurs raisons au dopage. On peut par exemple chercher à calmer un cheval stressé ou nerveux en lui donnant des tranquillisants, ou au contraire utiliser des produits qui vont améliorer le fonctionnement de son cœur ou augmenter la masse des muscles. S’il est malade ou blessé, on peut lui donner des produits qui vont le rendre insensible pendant la compétition, comme des anti-inflammatoires. Ce sont des produits de ce genre qui ont été détectés lors des JO d’Athènes. Mais il existe des pratiques beaucoup plus dangereuses, qui font froid dans le dos. Ainsi à Pékin, chez certains chevaux disqualifiés, on a retrouvé la trace de produits analgésiques. Normalement ils sont utilisés pour diminuer la sensation de douleur. Mais là, ils avaient été appliqués sur les jambes des chevaux afin que cela provoque des fortes brûlures s’ils touchaient une barre ! « C’est vraiment barbare, a déclaré un responsable de la Fédération Française d’Équitation. On peut assimiler ça à des mauvais traitements. »

Un règlement difficile à appliquer

La règle est claire : un cheval qui participe à une compétition doit être en bonne santé. Cela signifie qu’il ne doit recevoir aucun médicament. Le problème, c’est qu’il arrive parfois que l’on détecte des produits quelques jours et même quelques semaines après l’arrêt du traitement. Du coup, certains chevaux sont déclarés positifs alors même qu’ils ne reçoivent aucun traitement ! De plus en plus, les laboratoires qui fabriquent les médicaments vétérinaires essayent donc d’informer sur la durée pendant laquelle un produit peut rester dans le sang ou dans les urines, mais ce n’est pas toujours facile car cela dépend de beaucoup de facteurs et varie d’un cheval à l’autre.

Depuis quelques années, des voix s’élèvent pour demander que les règles changent. Car des questions restent parfois sans réponse. Donner un tranquillisant à un cheval pour qu’il supporte bien le transport avant une compétition, est-ce du dopage ? Appliquer une crème anti inflammatoire parce qu’un cheval a été piqué par des insectes, est-ce du dopage ? Espérons en tout cas que les vrais cas de dopage et de mauvais traitements ne fassent plus parler d’eux sur les terrains d’équitation ! …/…

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